Les aurores boréales en 5 points clefs

Article : Les aurores boréales en 5 points clefs
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26 janvier 2017

Les aurores boréales en 5 points clefs

Pendant les vacances de Noël, je suis partie au niveau du cercle polaire. Ce fut l’occasion pour moi de voir des aurores boréales. Un phénomène plutôt convoité, nourrissant de nombreux rêves et de nombreuses légendes nordiques ! Sur le net, on peut même lire que le but ultime de certains voyageurs est d’observer ces lueurs nocturnes !

Qu’est-ce qu’une aurore boréale ?

Une aurore boréale, aurora borealis en nom scientifique, est une sorte de voile qui bouge dans le ciel. Elle peut avoir diverses couleurs : principalement vert, mais aussi rouge, bleu-violet, ou même gris-blanc. En réalité, toutes les couleurs du spectre chromatique (de l’arc-en-ciel) sont envisageables. Cependant, quand on voit une image d’aurore boréale multicolore, il ne faut pas se berner : c’est un montage !

Je vous expliquerai un peu plus loin dans l’article pourquoi les aurores boréales peuvent avoir différentes couleurs.

Une aurore boréale "couronne" surplombe un sommet enneigé
Une aurore boréale « couronne »

Pour tout vous dire, lorsque j’ai vu ma première aurore boréale, je n’étais même pas sûre que ça en soit réellement une ! C’était très léger. On aurait presque dit un nuage dans le ciel nocturne… Il ne faut pas vraiment se fier aux photos et aux vidéos qu’on peut trouver pour les identifier… Elles sont beaucoup moins lumineuses et saturées (de couleurs vives) dans la réalité !

La photo permet de révéler certaines couleurs des aurores boréales invisibles à l’œil nu (comment photographier les aurores boréales ?).

En fait, au-delà de la couleur, les aurores boréales sont classées selon nombre de critères :

  • la brillance
  • les conditions (changement plus ou moins rapide d’aspect)
  • la qualification (s’il y a une seule grosse aurore boréale ou plusieurs ou encore des fragments)
  • la structure (elle peut être homogène, comme un voile, ou plus striée, comme des traits alignés)
  • la forme (il y a vraiment beaucoup d’aurores boréales différentes en réalité : arc, couronne, rideaux, tache, voile, etc.)

Pour approfondir ces différentes caractéristiques de l’aurore boréale, je vous conseille ce site.

Pourquoi une aurore boréale se crée-t-elle ?

Une histoire d’aimants…

Vous le savez peut-être, la terre est une sorte de gros aimant. Elle possède des pôles magnétiques (légèrement différents des pôles géographiques). Un pôle magnétique est le point de rencontre des lignes d’un champ magnétique. Vous allez alors me demander ce qu’est un champ magnétique… 😉

Je vais reprendre la définition de Futura Science qui est aisément compréhensible :

Le terme de champ magnétique désigne une région de l’espace soumise à l’action d’une force provenant d’un aimant.

Description de cette image, également commentée ci-après
Par Newton Henry Black — Newton Henry Black, Harvey N. Davis (1913) Practical Physics, The MacMillan Co., USA, p. 242, fig. 200, Domaine public, Lien

Pour mettre en évidence le champ magnétique d’un aimant, il existe une expérience facilement réalisable. Vous avez besoin de limaille (poudre) de fer, d’une feuille de papier et d’un aimant. Il suffit de déposer un peu de limaille sur la feuille de papier, puis de tenir la feuille dans une main et avec l’autre d’appliquer l’aimant par-dessous. La limaille de fer va bouger, « dessinant » le champ magnétique de l’aimant, ainsi que sur l’image.

La boussole fonctionne avec les pôles magnétiques terrestres : l’aiguille est chargée magnétiquement et le pôle Sud de cette aiguille est « attiré » par le Nord magnétique terrestre.

C’est bien beau tout ça, mais on va peut-être revenir à nos aurores boréales !

… et de particules solaires !

Il existe des vents solaires circulant entre les planètes. Ces vents contiennent des particules solaires. Lorsque que ces particules solaires arrivent sur la Terre, le champ magnétique terrestre les repousse, et elles sont alors déviées vers les pôles (magnétiques).

Mais pour arriver sur Terre, les pauvres petites sont obliger de traverser l’atmosphère. Ça fait un sacré choc pour elles ! Elles se heurtent à la ionosphère, couche supérieure de l’atmosphère, composée principalement d’oxygène et d’azote.

Un peu à la manière des météorites, les particules solaires s’embrasent lorsqu’elles entrent dans l’atmosphère… Et c’est l’aurore polaire (boréale ou australe) qui se crée !

Mais pourquoi toutes ces couleurs ?

Les couleurs des aurores polaires sont dû à la composition de notre atmosphère. J’ai fait une expérience scientifique en seconde. On devait verser différents produits sur une flamme : calcium, potassium, strontium, et autres trucs en « ium ». Bon, pas que… il y avait aussi du cuivre… 😃 Bref ! La flamme changeait de couleur par réaction chimique. C’est exactement le même principe avec nos petites particules.

Pour citer l’agence spatiale canadienne :

La couleur d’une aurore dépend de la composition des gaz qui se trouvent dans l’atmosphère terrestre, de l’altitude à laquelle se forme l’aurore, de la densité de l’atmosphère et de la quantité d’énergie en cause.

Ainsi, par exemple, le violet provient de l’azote et le vert de l’oxygène, le rouge quant à lui, peut être issu de différents éléments.

Une aurore boréale "arc"
Une aurore boréale « arc »

Combien de temps dure une aurore boréale ?

Il est difficile de répondre à cette question… Une aurore boréale peut durer de quelques secondes à plusieurs heures ! Et on ne peut pas le prévoir… Si vous avez une ligne directe avec dame nature, le plus simple est de lui passer un coup de fil… c’est le seul conseil que je puisse vous donner !

Mais, de mon expérience (peut-être pas la vérité absolue…), il n’y a pas qu’une seule aurore boréale. Par moment, le ciel en est rempli, mais toutes ont des caractéristiques différentes. Certaines sont très rapides, ne font que passer dans le ciel, à la manière d’une étoile filante, d’autres prennent le temps de s’installer et peuvent durer… très longtemps !

À d’autres moments, la même soirée, c’est le vide complet… Vraiment difficile d’anticiper

Où est-il possible d’observer ce phénomène ?

Les aurores boréales se produisent dans l’hémisphère Nord. A contrario, les aurores australes apparaissent dans l’hémisphère Sud. Pour désigner les deux phénomènes à la fois, on parle d’aurores polaires.

— Dans l’hémisphère Nord ? Mais euh… c’est immense ! Tu n’as pas plus précis ?
— Patience !

C’est entre 60° et 75° de latitude que vous avez le plus de chance d’apercevoir ce type de lueur nocturne. Mais cela correspond à beaucoup d’endroits : le Nord des pays scandinaves (Norvège, Suède, Finlande et Islande), le Groenland, le Nord du Canada, l’Alaska, le Nord de la Russie, etc.

L’Écosse peut aussi être une bonne destination (preuve en vidéo ci-dessous). Et on a même déjà observé des aurores boréales en France ! Tout dépend de l’activité solaire, des fameux « vents ».

Ah oui, petit point info : on observe un ciel nocturne, alors pour le lieu, il faut éviter la pollution lumineuse. La campagne, c’est le mieux !

Quand peut-on admirer les aurores boréales ?

Difficile de prévoir une aurore boréale… Il faudrait demander à mère nature son calendrier ! Et il faudrait la supplier d’être gentil avec nous, car s’il fait moche, qu’il y a une tempête de neige ou des nuages, c’est foutu… et si c’est la pleine lune aussi… et en plus, il vaut mieux être en extérieur pour la séance d’observation, mais cela signifie qu’il fera forcément froid vu qu’il fait nuit et que nous sommes plus proche du pole que de l’équateur ! Mais du vrai froid. Pas du froid 10°C. Plutôt du froid -10°C ou encore moins. Ah la la… c’est compliqué quand même pour les voir ces aurores boréales !

Évidemment, il y a une période pour les aurores boréales. Et, en l’occurrence, c’est l’hiver : du 21 septembre au 21 mars, de l’équinoxe d’automne à l’équinoxe de printemps. Avec septembre-octobre et février-mars comme meilleures périodes.

L’heure a aussi son importance. Et oui, pour voir une aurore boréale, il doit faire noir… logique ! Bon, en hiver, en Scandinavie, ce n’est pas vraiment un problème (voir l’article De l’équateur au cercle polaire) ! 😉  Normalement, vous pouvez voir des aurores boréales entre 18h et 3h du matin avec l’apogée du phénomène un peu avant minuit. Les locaux nous disaient en général de commencer à scruter le ciel à partir de 22h.

Difficile de prévoir un phénomène aussi aléatoire, comme vous pouvez le constater ! Vous avez tout de même la possibilité de trouver des prévisions d’aurores boréales en temps réel si ça vous tente.

Mais bon, le grand Nord, c’est loin pour beaucoup d’entre vous ! Alors je vous offre un lot de consolation : la possibilité de visualiser des aurores boréales en live depuis le Canada😉

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Commentaires

Adrien
Répondre

Bonjour, merci pour l'article =)
Par contre, juste concernant la phrase "elles sont beaucoup moins lumineuses et saturées dans la réalité ... ", ça dépend. Je suis en Finlande depuis quelques mois maintenant et j'ai eu la chance d'en voir quelques unes. Même si la plupart du temps, elles ne sont qu'à peine visibles (raison pour laquelle beaucoup de gens disent "c'est nul, c'est pas comme sur les vidéos"), certaines étaient extrêmement lumineuses (et je ne suis pas le plus au nord de la Finlande) dont une particulièrement qui a éclaboussée le ciel de vert et de rose pendant une vingtaine de minutes (Quand ça prend cette intensité là, c'est déjà beaucoup). Ceci dépend de l'intensité des éruptions solaires.
Donc si vous voulez être plus ou moins sûr de voir des grosses aurores réellement lumineuses, je vous conseille de partir 1 voir 2 mois complets, le meilleurs endroit étant le nord de la Norvège, en septembre / octobre ou février / mars.

Clara Delcroix
Répondre

Bonjour ! Un énorme merci pour ce complément d'information ! :) En effet, j'étais au niveau du cercle polaire une dizaine de jours au mois de décembre, cela explique peut-être la faible intensité lumineuse.