Chronique d’une française en Erasmus à Vilnius en Lituanie – n°1

Article : Chronique d’une française en Erasmus à Vilnius en Lituanie – n°1
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21 novembre 2018

Chronique d’une française en Erasmus à Vilnius en Lituanie – n°1

Je suis à Vilnius, en Lituanie depuis plus de deux mois désormais, et je me rends compte que je n’écris pas beaucoup sur mon blog… alors qu’il m’arrive plein de petites anecdotes ! Je vais donc essayer de faire une chronique hebdomadaire avec toutes ces histoires. 😊

Le magasin de photos

12.11.2018

Je veux imprimer des photos pour les envoyer à mes grands-parents. Oui ma grand-mère s’est plainte auprès de mon père : a priori, je ne lui enverrais pas assez de courrier !

Je vais donc à la boutique de photos. J’énonce ma phrase en lituanien, toute belle, bien préparée : « Labas vakaras, ar kalbate angliškai? »

Mais non, le monsieur de la boutique de photo ne parle pas trop trop anglais, il le fait comprendre avec sa tête.

Du coup pour demander d’imprimer les photos, je dis : « Uhm… “tch-tch” foto ? », en montrant la clef USB (oui « tch-tch » c’est le bruit de l’imprimante).

Le monsieur dit : « Tomorrow. » Je m’apprête à partir. Mais le monsieur me fait comprendre qu’il peut transférer les photos sur l’ordinateur, mais qu’elles ne seront pas imprimées avant demain.

Je donne la clef USB. Le monsieur commence l’importation.

Je dis : « Small. » Bah oui, je ne vais pas prendre des photos grand format, elles ne rentreront pas dans l’enveloppe. Mais le « small », le monsieur ne comprend pas. Donc j’écris « 9*13 » sur son smartphone, les dimensions de la photo en somme. Le monsieur acquiesce.

Pour payer, le monsieur dit : « vienas keturiasdešimt », ou quelque chose comme ça. 1,40€, il le montre sur sa calculette. Je paie.

Vient le moment où il demande : « Vardas? » Ah oui, le nom. En général, avec « Delcroix » ils ont un peu du mal en Lituanie, ça doit être un peu trop français. Je sors donc mon portefeuille, sous l’œil intrigué du monsieur, et prend le premier document qui vient : mon permis de conduire. Je montre mon nom. Le monsieur commence à écrire D-E-L-C-Z-O-… ça part en cacahuète. Il ne termine pas d’écrire et dit : « Gerai, gerai ». Ça veut dire que c’est bon. Je pars, je pourrais récupérer mes photos demain.

Bah oui, c’est sûr que des Français, on n’en croise pas tous les jours dans la petite boutique de photos d’Antakalnio 73, le « Fotocentras ».

Les photos imprimées et mon nouvel investissement : une théière © Clara Delcroix
Les photos imprimées et mon nouvel investissement : une théière ©Clara Delcroix

La poste restante

13.11.2018

Je vais à la poste pour demander s’il offre un service de poste restante (sur une demande de mon papa).

À la poste, il faut demander un ticket à la machine. Il faut donc sélectionner pourquoi on vient à la poste. Heureusement la machine parle anglais. Je sélectionne « Information ». Le petit ticket s’imprime : 907.

Un écran affiche les numéros avec le guichet auquel il faut aller. Je patiente. Mince, le monsieur qui parle anglais ne semble pas être là aujourd’hui. Oui, à force d’aller à la poste, je connais les différentes personnes qui y travaillent (la poste est à deux pas de chez moi, Antakalnio g. 75).

907. « Ah, c’est mon tour ! »

Je ne suis jamais tombée sur cette madame, alors je tente : « Labas vakaras, ar kalbate angliškai? » La dame fait signe moyen-moyen avec la main. Je poursuis quand même en anglais (on ne sait jamais) : « Do you offer the poste restante service? » (je vous assure, ça se dit comme ça en anglais).

La dame s’adresse en lituanien aux autres gens qui attendent. Au début je ne comprends pas. Je pense que c’est parce que le bureau de poste va bientôt fermer et qu’il y a trop de monde qui attend.

Mais ensuite je comprends. Je ne peux vous dire exactement ce que la dame a dit, mais la traduction revient plus ou moins à : « Est-ce que quelqu’un parle anglais ? »

Un monsieur s’avance. Je lui dis : « Hi! », le monsieur répond : « Hi! », je poursuis : « I want to ask her if they offer the post restante service here. » Le monsieur est perplexe. Je réessaie : « Poste restante *prononciation à l’anglaise* ? Poste restante *prononciation française* ? » Non, définitivement, ça ne passe pas.

Donc j’explique : « When you don’t have a mailbox, can you receive letters in this post office? » Le monsieur traduit à la dame. La dame répond. Le monsieur me traduit : « You can rent a mailbox here. » Il pointe des boîtes aux lettres du doigt. Je demande : « And what’s the price for this? » Le monsieur demande donc à la dame : « Kokia kaina? » La dame répond, le monsieur traduit : « It’s 4€ per month. » Je dis « Ačiū, viso! » à la dame, puis « Thanks, goodbye! » au monsieur.

Bref, ils ne semblent pas avoir la poste restante dans ce bureau de poste. Je tenterais ma chance autre part.

Petit problème de prononciation sur un nom un peu trop français

13.11.2018

Je me rends dans une banque pour récupérer ma carte étudiante, la LSIC ou LSP (oui, je ne l’ai toujours pas, et au final ils ne l’avaient pas encore). Donc la dame me demande mon nom. Aïe !

Une banque à Vilnius © Clara Delcroix
Attendre dans la banque pour récupérer sa carte étudiante ©Clara Delcroix

C’est un problème récurant. Les lituaniens sont incapables de prononcer mon nom de famille correctement. Mon prénom ça passe toujours. Clara, c’est relativement international. Ça existe aussi en allemand, en anglais, en espagnol, en russe… Je vous l’accorde, ce n’est pas tout à fait la même prononciation, mais ça reste relativement proche (le r bien dur, à la française, en général c’est pas trop ça).

Mais Delcroix, aïe aïe aïe…

Déjà, quelle idée de mettre un i après un o. C’est censé se prononcer comment ? Vous allez me dire : « C’est évident, on dit [wa] ! » Oui, mais vous êtes francophones. Pour les autres, c’est une autre histoire…

Et puis le x à la fin. Qu’est-ce qu’il fait là lui, hein ? S’il est là, c’est sûrement qu’on le prononce… Bah non ! En gros, désormais, je m’appelle Dilecroïxe. Mais, bon, je m’en amuse, ça ne me dérange pas plus que ça ! 😉

Un cours de maths… après une courte nuit !

14.11.2018

Quand on est en Erasmus, on est à l’étranger avant tout pour étudier. Mais je dois avouer que les réveils à 6 h 30 sont parfois (souvent ?) difficiles. Petit illustration avec ce cours de maths…

Clara regarde l’heure.

« Il est 37, le prof termine son cours en retard, nous sommes censés partir à 30… C’est étrange… »

Clara regarde à nouveau l’heure.

« Mince, en fait il n’est que 10:37, et on termine à 11:30. Tout s’explique ! »

Pas de bise, mais des bisous sur la bouche ?

15.11.2018

Lors d’une discussion avec une lituanienne, j’apprends que les lituaniens peuvent s’embrasser sur la bouche lorsqu’ils sont très très proches (je parle ici d’une relation amicale, et non amoureuse).

Je le poste sur Facebook et au final c’est un peu controversé… Certains lituaniens s’exclament que c’est faux, d’autres que c’est un mensonge !

Alors vrai ou faux ? Ça dépend avant tout des personnes, et des familles… S’embrasser avec ses parents semble ce qu’il y a de plus courant. Mais, oui, oui, c’est aussi possible avec des amis (mais sûrement bien moi courant).

Petite histoire rapportée par une française. Son copain (lituanien) est danseur. Il danse avec les mêmes filles depuis qu’ils sont tous très jeunes. Ils se connaissent donc très bien et sont très proches. La première fois que cette française accompagne son copain à la danse, elle le voit embrasser toutes les filles sur la bouche. Je vous laisse imaginer sa réaction !

Mais je vous rassure, en temps normal, c’est plutôt le câlin qui prime avec les amis.

Pour les services de migration, je suis le n°810, citoyenne de l'Europe © Clara Delcroix
Pour les services de migration, je suis le n°810, citoyenne de l’Europe ©Clara Delcroix

Les services d’immigration à Vilnius

16.11.2018

Comme je reste en Lituanie plus de trois mois, bien que citoyenne européenne, j’ai besoin d’un certificat. De son nom complet : « pažymą Europos Sąjungos valstybės narės piliečio teisei laikinai gyventi Lietuvos Respublikoje patvirtinti » en lituanien, « certificate confirming the right of the citizen of the EU Member State of temporary residence in the Republic of Lithuania » en anglais, ou en français « certificat qui atteste le droit d’un citoyen d’un pays membre de l’UE de résider temporairement dans la république de Lituanie ».

Rien de bien compliqué pour obtenir ce papier… encore faut-il avoir tous les documents, et les traductions si nécessaire ! Passeport (ou carte d’identité), carte européenne d’assurance maladie, contrat de location pour l’appart, lettre de l’université, extrait de compte bancaire… je pense que je n’ai rien oublié (dans le cadre d’un Erasmus, après ça dépend de la situation de chacun).

Mais j’ai quand même dû m’y rendre à 3 reprises afin de pouvoir tout rassembler (c’est aussi mon manque d’organisation qui doit jouer ici). Et il m’a fallut faire traduire l’extrait de compte bancaire. Mais ensuite, c’est très rapide : un formulaire à remplir et hop ! C’est tout bon !

Sous deux semaines, je vais recevoir un mail m’indiquant que je peux récupérer le papier. Ouf ! Parce que l’Office des migrations (Migracijos valdyba) se situe dans le commissariat central, Naugarduko g. 100. Et ce n’est pas la porte d’à côté pour moi !

En bonus : un peu de nourriture

Cette semaine, j’ai acheté du fromage fumé fermenté et c’est très bon. Un goût particulier, mais pas forcément très fort. À tester accompagné de pain noir (et du beurre selon le goût) !

Le fromage fumé fermenté sur du pain noir © Clara Delcroix
Le fromage fumé fermenté sur du pain noir ©Clara Delcroix

J’ai aussi eu la (mauvaise) idée d’acheter une baguette. Elle ressemblait aux baguettes pour la fondue (elle était rassie quoi). Mais ce que j’ai trouvé plus amusant, c’est qu’il y avait un « mode d’emploi » sur l’emballage : comment croquer la baguette (et non la couper au couteau).

L'emballage de la baguette © Clara Delcroix
L’emballage de la baguette ©Clara Delcroix

Sur ce je vous laisse. N’hésitez à me poser des questions si vous en avez, sinon on se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles anecdotes ! 😉

La chronique suivante, c’est par ici.

© Clara Delcroix

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