Un road trip à la française : la Route Nationale 7

Article : Un road trip à la française : la Route Nationale 7
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14 septembre 2018

Un road trip à la française : la Route Nationale 7

Notre descente de la Route Nationale 7 s’est effectuée en famille. Aussi, pour cet article, je laisse la parole à mon père.

Les Américains ont leur route 66, nous en France nous avons la route Nationale 7 (RN 7 ou Nationale 7). Cette route mythique des vacances pour les années 50-60 chantée par Trenet est dans toutes les mémoires des personnes d’un certain âge. 

Souvenirs d’enfance sur les vacances

Une des évocation de la Nationale 7 : les routes bordées d'arbres
Une des évocation de la Nationale 7 : les routes bordées d’arbres

La Nationale 7 évoque un parfum d’enfance dans les années 60… Ce n’est même pas un voyage historique pour moi, car à l’époque, mes parents ne possédaient pas de voiture comme encore de nombreux Français. Par contre, oui, je me souviens très bien des souvenirs d’amis de mes parents préparant leur caravane, remplis de fierté pour se rendre sur la riviera française.

la riviera

Soyons honnête, je ne savais pas jusqu’à ce road trip pourquoi on appelait ce bout de côte à la frontière italienne « riviera ». Pire, je me disais que la Côte d’Azur s’appelait riviera parce qu’elle était proche de l’Italie.

Mais, non, nous avons découvert que l’on peut passer par la route du haut de la corniche, par la route du bas ou du milieu… Qui dit corniche dit montagne ce qui correspond à la caractéristique d’une riviera : région où la montagne rencontre brutalement la mer.

Cela me rappelle un cours dans lequel le prof nous expliquait que le monde était fasciné par les montagnes qui se jetaient ainsi dans la mer.

Des cartes postales

Pour moi, pas fan de ce phénomène géographique, c’est plutôt le souvenir d’une voisine. En effet, Mme Lambert, qui chaque année envoyait à mes grands-parents une carte postale de Menton (dans l’ensemble, elle a parfois envoyé plusieurs fois la même à quelques années d’écart). Mais je me souviens que ces cartes me faisaient rêver.

Et puis en préparant l’itinéraire, je retrouvais des noms de lieux de vacances qui résonnaient dans mon enfance avec l’image du soleil, des palmiers et de végétation inconnus dans le Nord de la France, de la chaleur, des plages…

Cette période des années 60 correspond également à l’engouement vers une autre destination : l’Espagne, mais on est loin de la RN 7 dans ce cas.

Retrouver la Nationale 7

rien de mieux que les cartes d'époque pour "refaire" la nationale 7 de nos jours
rien de mieux que les cartes d’époque pour « refaire » la nationale 7 de nos jours

Un véritable travail est nécessaire pour repartir sur la Nationale 7. Visiblement presque aucun travail de mémoire sur le terrain n’existe.

D’ailleurs, je lance un appel pour sauvegarder la RN 7 (ou un tracé très approchant) avec tout ce qui va « avec » (j’y reviendrai plus loin). Par exemple, outre la décoloration des peintures murales, certaines commencent à être recouvertes de tags.

Désormais, ce n’est plus la route Nationale 7 que l’on suit pour descendre dans le midi, mais les autoroutes A6, 7 ou 8. Cela se complique encore un peu plus depuis le transfert du réseau National vers les départements. Dites-vous qu’il y a toujours un 7 dans la référence ;)

Cette modification montre bien également que le but du jeu est de toujours descendre le plus rapidement possible vers la grande bleue (ne serait ce pas pour cela que l’ancêtre la Nationale 7 popularisée par les hôteliers dans les années 1930 s’appelait la route bleue ?).

À l’époque, on utilisait la Nationale 7 pour rejoindre le Midi depuis le nord de la France, et même depuis le Nord de l’Europe.

Le retour des cartes routières

Parcourir cette voie remet en cause de nos habitudes de conduites actuelles : le GPS n’est pas indiqué (hormis pour sortir de certaines villes) et l’on doit (ré) apprendre à utiliser des cartes routières papier.

Nous avons retrouvé des cartes du début des années 70… Une époque ou les itinéraires bis de Bison futé n’existaient pas encore. 

De même, les ronds-points et les contournements des villes brillaient par leur absence. Cela nous permettait entre autres d’entrer dans les villes, car la Nationale 7 passait au cœur des cités bien souvent.

Et pour la signalisation routière tout au long du chemin, les bornes Michelin ne sont plus à quelques exceptions prêtes. Par contre, la RN 7 reste parfois un élément publicitaire…

et pourquoi pas la RN 2 ?

Comme dit précédemment, originaire du Nord et toujours sur Lille, la route Nationale 7 évoque pour moi une autre route Nationale, la RN 2.

Normal, on doit rejoindre Paris avant d’emprunter la RN 7 ! La route Nationale file tout droit de Paris vers la Belgique en passant par l’Avesnois et la Thiérache.

Un moment, nous avons hésité à passer par cette route plus symbolique que le trajet que nous pouvions réaliser de Lille à Paris sans prendre par les autoroutes ! Non, la A1 n’a pas remplacé la RN 1 !

Bon, mais revenons à notre Nationale 7 et à la petite histoire de la Route Nationale 7 ou N7.

En complément, je vous propose de découvrir la nationale 7 en 1963 sur un magazine de la Prévention Routière (PDF). Merci Johan Schulé pour cette trouvaille 😉

un article descriptif d'époque sur la Nationale 7 en 1963
un article descriptif d’époque sur la Nationale 7 en 1963

Route Nationale 7

Cette route des vacances est la plus longue et la plus mythique des routes de France.

Comme toutes les routes Nationales elle démarre sur le parvis de Notre-Dame de Paris et se termine. La frontière italienne marque la fin du voyage. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si nous devons passer par la porte d’Italie, la seule porte de Paris à porter le nom d’un pays !

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Enfin, non, pas exactement… À l’époque, évidemment, tout le monde ne se retrouvait pas à Menton, car dès les environs d’Aix en Provence, certains choisissaient par exemple se rendre sur la région de Marseille, Martigues, Toulon, Hyères, etc.

La longueur de ce ruban d’asphalte… plus de 1 000 kilomètre autrement dit 1 000 bornes. Cela ne vous dit rien ? Oui, le jeu 1000 bornes a été inspiré de cette route, vecteur du tourisme de masse : crevaison, accident, panne d’essence…

Cette route nous fait passer par 3 bassins fluviaux. Ceux de la Seine, de la Loire et du Rhône.

Un passé pas si lointain

les publicités peintes sur les murs sont omniprésentes dans les premières parties de la Nationale 7
les publicités peintes sur les murs sont omniprésentes dans les premières parties de la Nationale 7

Notre but en parcourant cette route était de retrouver une évocation de l’ambiance que l’on pouvait rencontrer sur cette route.

Pour certains, la première question qu’ils se posent est : être au volant d’une voiture d’époque ou pas ? Mais c’est assez significatif des lectures que nous avons effectué avant notre départ.

La littérature (livres, articles et Internet) sur cette route est en grande majorité issue de passionnés d’automobile… Il manque un livre qui serait beaucoup plus près de la vie des vacanciers sur ces routes sans tomber dans le piège de l’anecdote que l’on ne peut dater !

Non, simplement, que l’on retrouve une ambiance, que l’on remette au goût du jour ces histoires populaires autour de ce que j’imagine être un flot ininterrompu de voitures surchargées à la galerie débordant et de caravanes sur une route pas excellente comme celles de maintenant.

On avait prévu de s’arrêter, comme à l’époque certainement, après être passé dans des rues étroites sur des places ou au café à l’ombre des tilleuls près du monument aux morts prendre une boisson rafraîchissante ou l’apéritif le soir !

Ce que nous attendions !

Et un souhait : que l’on nous donne des explications sur les routes bordées de platanes (et leur disparition…), des explications sur le repérage des personnes de sa région grâce à la plaque d’immatriculation, obtenir des explications sur l’architecture des stations essences (des garages), la restauration des réclames murales qui s’estompent et disparaissent au fil des ans (et l’explication de ce qu’était la CIPE ?)

Je m’étais dit que ce voyage permettrait de faire découvrir aux filles un repas dans un Relais routier. Mais, pas de chance, ils étaient fermés… D’ailleurs, on nous avait indiqués que cette Nationale 7 était un voyage gastronomique. Même si plusieurs « grands restaurants » se sont installés de façon proche de cet axe Nord-Sud des transhumances estivales, ce n’est pas ce qui a marqué notre déplacement.

Comment parcourir la route Nationale 7 ?

Si vous me posez la question : est-il intéressant de parcourir cette Route 66 en version française, ma réponse est oui, d’urgence, avant que tout ne disparaisse ! 

Nous avons réalisé ce voyage en 6 jours… D’autres le propose en 5 étapes, 1 semaine ou même 15 jours… À vous de choisir ;)

Vous pouvez retrouver nos étapes pour cette Route Nationale 7 :

On s’est posé la question pendant le trajet. La Nationale 7 est-ellle devenue un tracé pour cyclotouristes (c’est le cas). Et même pour les randonneurs pédestres ! On reste persuadé que les fans de Solex ont déjà emprunté le trajet 😉

Par le plus grand des hasards, après cette Nationale 7, nous avons accompagné Clara dans sa nouvelle villégiature : Vilnius en découvrant les Pays Baltes.

L’état des routes, l’absence d’autoroutes, la conduite des automobilistes, des conducteurs de camions ou de bus, etc. m’ont évoqué ce que devait être la circulation sur le route Nationale 7 à l’époque de sa splendeur, dans les années 50-60 ! Un bon complément 😉

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Commentaires

Sébastien
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Il existe sur ce tracé un bien beau musée dédié en partie à la N7. Rdv à Montélimar au Palais des Bonbons du Nougat et des Souvenirs