Une année en enfer avec ma mère bipolaire

Article : Une année en enfer avec ma mère bipolaire
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18 août 2020

Une année en enfer avec ma mère bipolaire

Il y a environ un an, la descente aux enfers avec ma mère bipolaire commençait. Une dégringolade d’autant plus rude pour moi qui rentrais d’une année paisiblement passée en Lituanie.

Retour en août 2019. Depuis plusieurs mois déjà, nous remarquons que ma mère bipolaire est en train de basculer en phase haute (même moi depuis la Lituanie). Après un passage en Ukraine, en Biélorussie, puis en Pologne, me voici de retour au bercail. Je ne le sais pas encore, mais ces vacances anticipées sont plus que salvatrices au vu de la tornade qui m’attend à la maison.

Ma mère bipolaire, ça ne va pas, on le voit. À force on connaît quand même les signes avant-coureurs (elle est bipolaire depuis 1980). Faut-il ne pas partir en vacances, pour éviter que ça ne dégénère ? Non non, le psychiatre a indiqué à mon papa que ça pouvait lui être bénéfique. Soit. À cette époque, on l’écoute encore le corps médical.

Départ en vacances avec une bipolaire

Je passe les pires vacances de ma vie, si l’on peut encore appeler ça des vacances. C’est plutôt de la garde de personne bipolaire qui ne veut en faire qu’à sa tête. Tous les jours, ça explose. Entre autres faits marquants, une randonnée de 2 h qui au final durera plus de 5 h, car Madame (ma mère) a décidé de s’agenouiller à chaque petite fleur pour la prendre en photo, sous le regard interloqué des personnes que nous croisons.

Elle devient même connue : «Ah oui, la dame qui prend tout en photo !». Oui, cette même dame qui se plaint que ses filles ne l’attendent pas (nous randonnions en montagne). Je réussis à me faire traiter de tous les noms, il semblerait que je sois une fille indigne (on verra par la suite qui est la plus indigne, la fille ou la mère). Quand papa explique à ces mêmes personnes que Madame est bipolaire, en général, ils se confondent en excuses et nous souhaitent bon courage…

Le clou du spectacle reste quand même le jour où, après nous avoir suppliés de la laisser seule une journée, ma mère souhaite parler à mon père en tête à tête parce qu’elle a une surprise pour lui. Dans la voiture, on s’attend au pire avec ma sœur. Et on fait bien.

Dans le village où nous logeons, ma mère bipolaire nous explique la bouche en cœur vouloir acheter une maison, un ancien presbytère délabré transformé en hôtel où tout est à refaire. Je manque de m’étrangler, nous avons déjà une maison de campagne dont on n’arrive pas à s’occuper. Dans une phase maniaque précédente, elle avait déjà voulu acheter un moulin à eau en ruines.

On prend nos cliques et nos claques et nous voici de retour à Lille, car ces vacances ne peuvent plus durer. Je vous épargne les noms d’oiseaux dont on se fait traiter par ma mère pendant ces quelques jours en Auvergne. Des jours au cours desquels nous avons surtout utilisé le téléphone pour appeler les infirmiers psy. de Lille (ce qui avait été évoqué en parallèle avant le départ : «En cas de problème, vous pouvez nous appeler»).

Première hospitalisation en établissement psychiatrique

23 août 2019. La voici la date anniversaire. En effet, suite à notre retour à Lille, nous sommes conviés à une réunion avec une psychiatre. Coup de massue : Madame envisage de partir à Strasbourg et les médecins psychiatres l’autorisent à ne pas prendre de traitement.

La réunion s’éternise et arrive ce qui devait arriver : ma mère a pété les plombs devant la psy, comme elle avait l’habitude de le faire avec nous depuis quelques temps. Devant cet état, la psychiatre l’hospitalise. Elle nous demande de signer la document pour l’hospitalisation sur demande d’un tiers. Je m’en charge. Nous apprendrons seulement plus tard que ce n’est pas obligatoire. Si seulement on savait ce qui nous attendait… La descente aux enfers ne faisait que commencer.

En membres de la famille attentionnés, nous rendons régulièrement visite à ma mère à l’hôpital psychiatrique. Nous nous heurtons rapidement à plusieurs problèmes, malgré notre expérience des hospitalisations précédentes depuis le milieu des années 2000.

Bipolaire en phase maniaque

Lors des rencontres avec un psychiatre dans les mois qui suivent, celui-ci nous indique que les milliers d’euros dépensés par ma mère chaque mois ne sont pas alarmants, seul compte le sommeil de Madame. Mais lorsque nous lui indiquons que nous la voyons régulièrement connectée sur Facebook ou autre à des heures avancées de la nuit, ça ne semble pas plus le perturber.

Un jour nous nous organisons pour accueillir notre mère bipolaire : elle doit venir manger chez nous à midi (une autorisation spéciale est nécessaire car elle est toujours hospitalisée sous contrainte). Nous arrivons à l’hôpital et devons l’attendre. Oui, Madame n’est pas à l’hôpital.

Un quart d’heure, une demie-heure. Toujours la même réponse : Madame arrive. Oui, bah, en attendant, c’est nous les couillons qui sommes venus avec quelques minutes d’avance. En réalité, elle a profité de l’autorisation spéciale de sortie pour faire une balade en ville.

Une heure plus tard, Madame arrive (enfin), la fleur au fusil. Elle prétexte avoir mal à la jambe et donc ne pas pouvoir venir chez nous en voiture, elle veut absolument prendre le métro (2 km de marche environ, même avec le mal de jambe). Oui, oui, je n’ai pas fait d’inversion, c’est ce qu’elle nous a dit. On essaye de lui faire entendre raison, mais rien n’y fait.

On aborde donc le psychiatre de service qui la suit : «Ah mais moi je ne peux rien faire pour vous, il faut trouver un compromis». Le compromis est vite trouvé : on se retrouve rapidement dans la voiture sur le chemin du retour, sans ma mère.

Une autre fois, nous demandons lors d’une réunion un soutien psychologique, comme cela nous l’avait déjà été proposé. «Ah, mais on ne peut rien faire pour vous ! Débrouillez-vous ! Il y a plein de psychologues et psychiatres en ville.» Ça confirme qu’on en tue 3 pour en sauver une (expression de mon papa).

Secret médical

Une après-midi, comme à l’accoutumée, nous téléphonons à l’hôpital.

«Oui, bonjour, j’aimerais parler à ma mère, pour prendre de ses nouvelles.
— Ah, vous ne pouvez pas !
»
Incompréhension… Pourquoi ?
«Je ne peux pas vous la passer et je n’ai même pas le droit de vous dire si elle est là… C’est le secret médical.»

C’est donc le même secret médical que lorsque nous avons demandé des informations concernant la mise en place d’une protection juridique des majeurs (curatelle ou tutelle) pour un bipolaire, dans un cadre général. On nous a répondus qu’il était impossible de nous renseigner, car il s’agit là de secret médical. Et de toute manière, le psychiatre nous a dit être au-dessus de la justice. Ça annonce la couleur…

Passage en famille d’accueil et escapade strasbourgeoise

Quelques jours plus tard, nous comprenons pourquoi ma mère n’était plus à l’hôpital. Elle est en « famille d’accueil ». Bon, ça, on connaît, elle y a déjà été. Sauf qu’on ne s’attendait vraiment pas à la suite : la famille d’accueil est en réalité de la famille très éloignée qui l’accueille. Elle est en Alsace. Gloups…

On a au moins expliqué à cette famille ce qu’est la bipolarité ? Ah bah non… La pauvre dame a plus de 80 ans. On s’excuse auprès d’elle pour le dérangement comme d’autres semblent incapables de le faire.

Nous apprenons quelques jours plus tard qu’elle est hospitalisée à Strasbourg. Là-bas, c’est un peu plus stricte, elle doit se plier aux règles. Mais à ma mère, ça ne lui convient pas ça, non. Il vaut mieux retourner à l’endroit où le patient est roi. C’est top quand même cette garantie de revenir, la fidélisation des patients…

Ma mère demande donc à être rapatriée à Lille. Elle se ventera plus tard d’avoir été raccompagné gratuitement à Lille avec un chauffeur privé et une dame de compagnie… Ce qui au final à un coût !

Retour à Lille… en soins libres

Mais à Lille, à peine entrée dans la clinique qu’elle demande à être en soins libres (et l’obtient, comme toujours). Elle peut donc sortir à tout moment et quitter le centre médical selon son choix.

Quelques jours plus tard, alors qu’elle vit on se sait trop où, elle souhaite passer à la maison pour échanger avec nous sur de fumeuses théories du complot et une pseudo-infiltration contre le monde psychiatrique (avec poursuite de voitures, crimes organisés, Illuminati… un vrai Blockbuster à l’américaine).

Elle nous fait la conversation pendant des heures (oh douce logorrhée d’une maman bipolaire !). Elle finit par hausser le ton et donner une claque à ma sœur. Nous appelons le SAMU qui la raccompagne dare-dare à l’hôpital.

Madame est capable de gérer seule

Oui mais voilà, un mois plus tard, le 10 décembre, nous sommes à nouveau conviés à une réunion avec le «docteur Compromis» (vous vous souvenez ?). Il nous annonce qu’à partir d’aujourd’hui, nous n’aurons plus de renseignement concernant notre mère. Elle a sa vie, nous la nôtre. Nos chemins se séparent. Elle est capable de gérer sa vie seule.

Et dire que ce même docteur a expliqué dans un article inclure la famille dans le processus de soin de ses patients (dans sa clinique 10 lits sont de trop pour lui !). J’en tombe des nues… Mais comprenez bien, ma famille n’est pas comme les autres : nous sommes des personnes toxiques. Bientôt, je serai vénéneuse…

On n’arrête pas de sous-entendre que c’est de notre faute si ma mère est bipolaire en phase high (merci pour la culpabilisation alors que les temps sont déjà assez durs comme ça). À l’époque, j’avais encore une once d’espoir qu’elle se remette rapidement de cette phase de la maladie… Petit à petit, tout s’estompe.

Notre seul droit : ne rien savoir concernant ma mère. Les renseignements se font plus rares. Nous apprenons par hasard qu’elle vit à Marseille. 

Bagages abandonnés

Nous voici désormais au mois de mai 2020. Nous recevons un coup de fil de la police. Ils ont retrouvé des bagages de ma mère sur la voie publique dans la banlieue lilloise. Sûrement le jeune dont elle s’est amouraché (il a mon âge) qui les a mis là après une dispute. Oui, elle est un peu cougar si vous voulez…

D’ailleurs il semblerait que ce jeune homme soit «bien plus intelligent et doué que toi, Clara… à côté de lui t’es une sous-merde.» Ah bah merci… Aux dernières nouvelles je suis encore ta fille. Quoi que, à force, je me demande si j’ai réellement une mère, car plus le temps passe et moins j’arrive à discerner en quoi elle a joué un rôle de mère auprès de moi depuis ma naissance.

Bref, quelques jours plus tard nous récupérons les bagages, car les policiers n’ont pas réussi à la joindre. Bah oui, nous non plus on ne sait pas le faire. On donne le contact des services psy. qui sont censés la suivre. Mais eux non plus n’ont pas répondu à la police. Nous récupérons les bagages.

Problème financiers, nouvelle escapade dans le 6.3.

Au fur et à mesure, ma mère à du mal à financer les quelques milliers d’euros par mois nécessaires à ses frais personnels (oh trois fois rien, juste 4 000 € à 5 000 €). En avril, elle me demande de l’argent. Oui, à moi qui étudie. Pour lui financer ses conneries ? Non merci, qu’elle ne vienne pas pleurer juste pour ça, d’autant plus que je ne lui en dois plus.

Au mois de juin, je reçois un appel de Clermont-Ferrand. Je ne connais personne là-bas, étrange… «Oui, bonjour, ce sont les urgences psychiatriques de Clermont.» Elle sera hospitalisée sans consentement, placée en chambre d’isolement sous contention. Ah, elle continue donc son Tour de France des hôpitaux psy. À quand le tour d’Europe puisque rien ne l’empêche de le faire ?

Certainement que nous avons dû influencer son comportement ces derniers temps (nous ne l’avons pas revue depuis le mois de décembre et nos échanges par messages sont devenus extrêmement rares)…

Juge des tutelles et accumulation des problèmes

Sans aucune aide, nous avons enfin réussi à déposer une requête auprès du juge des tutelles (fin février). En juin, nous sommes auditionnés par ce dernier : d’un côté ma mère seule et de l’autre Papa, ma soeur et moi. Le juge se laisse quelques mois pour émettre le jugement définitif. En attendant, il nomme un mandataire spécial.

Faut-il voir un lien avec le passage devant le juge ? Ma mère commence à avoir des impayés sur des factures courantes impactant notre vie et notamment le patrimoine familial. De même, elle suspend certains contrats nous concernant. À nous de reconstruire et de ramasser les miettes.

Et d’en prendre «plein dans la gueule» au passage. Car lors des échanges avec les différents services, nous sommes en général pris pour des cons, des incapables, des fainéants, qui vivent au crochet de la pauvre Madame… Au final personne ne peut nous aider ! Sans parler du temps perdu !

Par exemple, plus de 4 h 30 d’échanges téléphoniques avec une société d’assurance pour au final prendre simplement 2 assurances auto ! Mais l’histoire n’est pas terminée… On doit encore rencontrer un conseiller dans une agence pour finaliser le reste ! Tout cela car Madame raconte son histoire, ses fantasmes… Loin de la réalité mais sans dire qu’elle est sous sauvegarde de justice ! Et on l’écoute.

Mandataire spécial pour un bipolaire

Août 2020. Les premiers contacts avec le mandataire spécial en qui nous avions mis beaucoup d’espoirs (comme à chaque étape). Désillusion rapide… Rien ne semble s’arranger. Le mandataire arrive entre autres à me dire que si j’arrive à faire des études, mais ai du mal à trouver des informations afin d’effectuer une requête auprès d’un juge, il y a un hic quelque part. Je vous prie de m’en excuser, mais je n’ai pas fait d’études de droit moi…

Ma mère vit désormais officiellement à la maison de campagne (son ancienne maison avant de rencontrer mon père), elle peut donc faire ce qu’elle veut là-bas, même détruire mes affaires si elle le souhaite. Par contre, à Lille où je vis, je n’ai pas le droit de toucher aux siennes. Il n’y a pas comme qui dirait une incohérence ?

De toute manière, «elle a le droit de dilapider son argent et son patrimoine», dixit le mandataire spécial. Il ne peut rien faire. Rappelons seulement que mes parents son mariés et aucune procédure de divorce n’est en cours !

Petite parenthèse concernant le domicile officiel de ma mère à la maison de campagne, d’après les dires du mandataire spécial : «Madame est en partance tout le temps». Réside-t-elle réellement là-bas ?

De plus, Madame souhaite récupérer une voiture dont elle est co-propriétaire avec mon père. Mais celle-ci ne veut pas venir la chercher chez nous. Nous devons donc jouer les taxis pour conduire la voiture devant le bâtiment du mandataire spécial. Pour montrer notre bonne volonté, c’est ce que nous faisons… 

Enfin, dernier rebondissement, Madame refuse de payer mes études, mon alimentation ou quoi que ce soit me concernant alors que je n’ai pas de revenus.

Merci maman, merci de me faire vivre tout ça à seulement 20 ans. Merci pour les nuits de quelques heures passées à se triturer l’esprit, merci pour les journées où il est impossible de se concentrer, merci pour les larmes versées. Tu vas réussir à nous faire avoir des cheveux blancs avant l’heure, mais merci, car maintenant, je suis parée pour le reste de la vie.

Heureusement qu’on est à trois dans cette galère, à se soutenir mutuellement. Sans papa et Yseult (ma sœur), je ne sais pas où j’en serais aujourd’hui.

Si vous voulez en savoir plus, nous avons commencé le récit de nos péripéties en détail sur les-zed.com.

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Commentaires

Fanchon
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Comment dire Clara ? Merci de nous partager cette relation douloureuse et toxique qui apporte un éclairage cru sur un rapport mère-fille aux antipodes de ce que nous aimerions tous et toutes considérer comme fondamental pour réussir sa vie, faire son propre chemin. Merci aussi de m’aider à comprendre ce qu’est une personne bipolaire et les conséquences graves sur son environnement familial que cette maladie engendre, sans qu’il soit apparemment possible d'espérer que les choses s’arrangent. Merci enfin pour cette illustration de la solitude qui s’ajoute aux problèmes quand les réponses des institutions, des experts, sont inexistantes ou pire, une autre source de problème. Je te souhaite d'être mère un jour et de vivre une belle relation mère-fille, de trouver la force dans ce magma de tensions, d’incomprehensions, d'indifférence à l’autre, de créer ta propre histoire sans que celle de ta génitrice n’occulte toute la lumière que tu irradies. Je sais que y travailles courageusement, avec talent, inventivité et audace. Merci aussi pour ça, Clara.

Clara Delcroix
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Merci pour ce commentaire Françoise :) Si tu as d'autres questions sur la bipolarité, n'hésite pas !

Marina tem
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C'est triste de voir des médecins si peu empathiques et peut être même incompétents à la limite. Ce que tu vis est assez dramatique et je te souhaite énormément de courage, mais vraiment !

Augi
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Je sais tellement ce que c est … et je suis seule à gerer … ma mere est divorcée et je suis sa seule fille.
C’est très dur ! Et personne qui comprend complètement ce que je vis.

René Nkowa
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Chère Clara, commencer sa vie dans ces conditions n'est souhaitable pour personne. Je ne peux que te souhaiter toute la force et le courage de faire face à cette épreuve. On ressent beaucoup de douleur dans tes mots, mais comme l'a dit Françoise plus haut, trouve dans tout ce que tu décris la force d'avoir une belle vie. Et aussi celle de pardonner à ta maman, de ne pas lui en tenir rigueur. Cela peut sembler difficile, mais ce sera nécessaire pour que tu puisses apprécier pleinement ce chemin plein de belles choses qu'est la vie.

Zabe
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Vous pouvez porter plainte contre les psys pour non assistance à personne en danger. faire des dépenses inconsidérées est un des critères pour détecter la maladie bipolaire. Vous pouvez aussi écrire en RAR au juge des tutelles pour lui relater l’incompétence du mandataire, du psy et vos inquiétudes. Votre maman est en plein délire et ces psys ne la soignent pas. Ils la laissent s'enfoncer et tout détruire autour d'elle. Il n'y a aucune raison pour que vous supportiez ça. Votre pèrevetant toujours marié à votre mèere a lui aussi des droits sur la patrimoine partagé. Ne cédez pas à tous ses caprices et écrivez tout ça au juge. En tant qu'etudiante votre mere vous doit assistance financiere jusqu'à vos 25 ans c'est la loi. Les psys et mandataires le savent pourtant (ou pas !) et se croient tout puissants, récrivez au juge mais en RAR et si besoin prenez un avocat spécialisé en droit de la famille pour vous aider. Vous allez voir que brusquement tout va aller mieux. Ils espereent juste que vous vous ecrasiez face à eux. Vos inquietudes sont celles de proches qui aiment leur mere elles sont legitimes. C'est honteux. Courage.

M.
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Bonjour Clara,
Je suis extrêmement touchée par ton témoignage. À seulement 20 ans, tu as tant souffert et subi à travers cette prise en charge d’un parent bipolaire. Je ne sais que te dire, si ce n’´est que j’aurais aimé t’apporter de l’aide sur le plan psychologique. Tu donnes tant de toi et rien en retour. Sache que tu as beaucoup de valeur et que tu as du tout gérer. Tu peux être fière de toi, quoi qu’il arrive, car tu as conservé ta stabilité.
En te souhaitant le meilleur. M.

Clara Delcroix
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Merci beaucoup pour votre commentaire !

Yo
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Bonjour,
Je suis extrêmement touché par ce que tu as écrit. Aujourd’hui je naviguer sur les pages Internet car depuis quelques jours ma mère refait une phase maniaque. Je vis ça aussi depuis l’âge de 10 ans seul car je suis fille unique et ma mère n’a jamais eu de conjoints. Aujourd’hui j’en ai 28 et je suis toujours autant touché quand elle fait des crises maniaque. Cette maladie est difficile, mais encore plus difficile car nous ne sommes pas aidés par le milieu hospitalier, qui souvent attends des phases de la maladie très avancé pour agire, et Pendant ce temps là nous sommes des éponges absorber toute leur crise leurs méprise à notre égard. Ma mère n’avait pas fait de crise depuis trois ans, ce que l’on appelle dans le jargon médical elle est stable. Après une quinzaine d’ hospitalisation, elle avait réussi à trouver une stabilité et de ce fait moi aussi . Aujourd’hui elle a appris qu’elle avait une maladie qui va très bien se soigner. Mais le stress est en trop pour elle, quelle décompensent.
Tout comme toi je subis Violénce acharnement, mais ce n’est pas elle même si c’est difficile à accepter sur l’instant T. Mais on oublie tout lorsqu’elle va mieux. Souvent on pense au malheur qui nous font vivre mais le leur souffrance est aussi difficile. Pas du tout aider, c’est difficile de trouver sa place. Notre entourage me dit de lâcher prise, et de ne pas les aider. Mais comment laisser quelqu’un s’enfoncer, alors que quand ils vont bien on connaît leur valeur leurs forces. Comment peut-on lâcher prise au point de les laissés seule Comme des enfants dans un monde d’adulte. Pour « m’en sortir » À mes 24 ans j’ai décidé de vivre à 600 km de ma mere , ça apaise un peu les douleurs mais pas totalement. Je vis au rythme de ses maladie et le pire c’est que égoïstement quand elle est pas bien je suis dévastée car je me sens seul, la personne qu’elle est hors maladie me manques.
Beaucoup de courage à toi et ta famille . Tout mon soutiens .

Clara Delcroix
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Merci pour ce témoignage. Bon courage à vous aussi !

Nathalie
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Merci Clara pour cet article parfaitement psychophobe .
Que vous souffriez terriblement de la situation n'est pas à remettre en question
Cependant votre article déshumanise complètement votre mère, elle n'est même pas maman mais "Madame"
"Madame la reine mère..." Répugnant....
Preque pire Votre article est dangereux mademoiselle, non, nous ne sommes pas des choses ou des "Madame" ,
si quelqu'un.e de plus fragile que moi, qui est maman, comme moi, tombe sur cet article,
c'est comme lui donner une corde pour mettre fin à ses jours.
Madame Nathalie Bipolaire

Clara Delcroix
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Bonjour,
La critique n’est en rien à l’encontre des malades psychiatriques, mais des instances médicales et judiciaires. Au contraire, j’essaie d’aider ma mère comme je peux car personne ne nous aide !
Avec le terme « madame », je reprends la dialectique des psychiatres de ma mère qui l’appellent de cette manière. Si je ne l’appelle plus maman, c’est pour différentes raisons (qui ne sont pas forcément en lien avec sa bipolarité).
Cordialement

Aurore
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Bonjour, je peux tout à fait comprendre votre réaction Nathalie. Il est vrai qu'en lisant votre histoire, Clara, j'ai eu l'impression que votre maman est en gros le "boulet de service". Ayant moi même une maman bipolaire je peux comprendre que cela soit parfois dur mais, svp, gardez en tête qu'elle n'est pas elle même dans ces moments.. Elle en souffre sans doute plus que vous..

Clara Delcroix
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Bonjour, merci pour votre commentaire. Je suis consciente de la douleur qu'éprouvent les bipolaires et cet article n'a pas pour but de l'effacer. Je tenais seulement à soulever des problématiques que les aidants ont à affronter.

Louise
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Bonjour,
Je tenais à rebondir sur les derniers commentaires et simplement préciser ce qui m’est venu de façon spontanée.
Le terme Madame n’est pas méprisant, mais correspond à la distance que met le personnel soignant quand ils évoquent un patient majeur auprès de la famille, et par ailleurs, même si cela peut paraître violent, pour avoir dans mon entourage familial très proche une personne souffrant de bipolarité (oui, c’est une souffrance pour la personne qui en est atteinte), mais c’est également un tsunami et une souffrance immense pour les proches qui eux, parfaitement conscients, subissent les conséquences, et l’absence de retour à la raison de la personne.
Quand vous finissez devant le tribunal pour les troubles causés par votre maman, je peux vous assurer que celle-ci (n’exprimant aucun regret et rejetant la faute sur le monde entier), ne vous semble plus tant que cela une maman. Même si cela est dur à entendre. La réalité est que la bienveillance, l’empathie et la présence ont des limites et que sauver une personne, ne doit pas en tuer trois.
Car l’onde de choc ne concerne pas seulement le bipolaire mais aussi, ses enfants, petits enfants qui ne comprennent pas pourquoi leur grand-mère ne veut plus les voir etc. Même en expliquant la maladie, le pardon et le blanc seing pour tout ne se donne pas facilement, croyez-moi.
Courage, pour être entendue et surtout, pour que la prise en charge de votre maman soit enfin adaptée.
Nous attendons cela depuis 7 ans.
Courage aux malades également.
La vie n’est pas toujours rose, mais conservez autant que possible un brin de légèreté, c’est le plus difficile quand la bipolarité teinte de noir toutes vos journées.

Martine
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Si Madame Nathalie Bipolaire avait la moindre idée de l'ampleur des dégâts causés sur les enfants de parents bipolaires, elle aurait davantage d'empathie pour eux. Mais, assurément, on ne peut pas lui en vouloir.

Par ailleurs, oui, une mère bipolaire, par nature centrée sur elle et le plus souvent ambivalente voire agressive à l'égard de l'un ou l'autre de ses enfants, ne peut évidemment pas s'attendre à des marques d'affection de la part de celui-ci.

Il reste qu'aux errances et aux insuffisances de la prise en charge psychiatrique, s'ajoute un cadre de protection juridique bien peu satisfaisant tant pour les personnes malades que pour leur famille.

Barbara
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Je viens de lire votre témoignage , j’ai eu l’impression que vous racontiez ma vie .
Ma mère est bipolaire , qui nie sa maladie , la pourriture c’est moi , je suis fille unique . J’ai aujourd’hui 53 ans .
Elle vient de dilapider en 18 mois . 300 000 euros , si si c’est possible . En sac de luxe , chaussures et autre fantaisie .
Ne paye plus ses loyers .
Je suis épuisée de me faire traiter de tous les noms .
Je voudrais fermer les yeux et les rouvrir , et hop tout cela serait terminé .
Comment tout cela va finir ???
Mon papa est décédé depuis 24 ans , il me manque tellement .
Tout cela pour vous dire qu’en vous lisant je me suis sentie moins seule . Merci

Clara Delcroix
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Merci beaucoup pour votre commentaire ! Si vous souhaitez en discuter en privé, n'hésitez pas à me contacter directement par mail ou téléphone.

Colette
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Ce n'est pas à ta mère qu'il faut t'en prendre, elle souffre autant sinon plus que toi de la situation! Prend t'en plutôt au système médical, social, judiciaire qui entoure les malades psy: s'ils avaient bien pris en charge ta mère il y a de fortes chances qu'elle ai pu être stabilisée et qu'elle aurai pu vous élever comme la plupart des mamans (Avec en plus un petit grain de folie qui aurais été pour la famille un tremplin!)

Clara Delcroix
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Bonjour. C'est exactement ce que je fais dans cet article. Je suis bien consciente que ma mère n'est pas responsable de cette situation. Je souhaite juste mettre en lumière les problèmes que les aidants doivent affronter – et parfois le manque de soutien du corps médical et autres.

MPL
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Je suis bipolaire, qui accepte traitement etc...
Je ne mets pas en doute ce témoignage.
Je voudrais juste qu'il y en ait d'autres pour montrer ce que des mères bipolaires ont pu faire tant bien que mal en dépit de cette maladie...
Je n'ai pas choisi d'être malade, et ne le savait pas qd j'ai eu des enfants
Alors oui il faudrait des témoignages autres

Clara Delcroix
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Merci pour votre commentaire. Cet article n'a pas pour but d'amenuiser la souffrance des bipolaires mais de mettre en lumière les difficultés que peuvent affronter les aidants.