Critique de l’Éducation Nationale (2)

Article : Critique de l’Éducation Nationale (2)
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30 août 2016

Critique de l’Éducation Nationale (2)

Suite au 1er article en réaction à la publication de Théo Delahaye : 6 raisons qui prouvent que l’école d’aujourd’hui ne nous prépare pas à la société de demain, voici le 2e de la série.

Les erreurs ne sont pas acceptées

Sur ce point-là, Théo a encore raison. À l’école, les erreurs sont pénalisées.

Mais pour apprendre, on doit se tromper, non ? C’est totalement normal de faire des erreurs dans le processus d’apprentissage. Qui n’en a jamais fait ? Peut-être les profs, étant donné qu’ils nous pénalisent par une mauvaise note lorsqu’on fait une erreur…

Les erreurs sont formatrices. Comme l’a dit Nelson Mandela : «Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.». Et c’est bien vrai.

Si ce que nous réalisons est parfait du premier coup, tant mieux ! Sinon, le fait de se tromper permet de tirer une leçon, de s’améliorer. On ne peut pas être parfait du jour au lendemain.

L’individualisme prime sur le collectif

Encore une fois, Théo ne se trompe pas. À l’école, il faut être le meilleur, c’est comme ça qu’on est récompensé. Une sorte de compétition permanente entre les élèves s’installe. Elle se retrouve notamment en tête de classe : la compétition pour la 1re place, la meilleure note, le plus de A ou de points verts…

La plupart du temps, dans le système français, nous sommes seuls. Comme l’explique Théo : «En tout cas nous sommes seuls devant nos devoirs maison, devoirs sur table, exercices…».

Alors oui, on veut nous faire croire au travail de groupe. Mais ce n’est qu’une illusion, un faux collaboratif.

Je m’explique. Entre les fois où seul un élève s’occupe de faire le travail pour le groupe complet, les fois où les tâches sont réalisées individuellement, puis regroupées au dernier moment, on voit rarement du vrai travail de groupe !

Le travail en groupe ou collaboratif

Souvent, les profs arrivent tout sourire en nous expliquant que nous allons faire un travail de groupe. Sauf que dans la réalité, c’est beaucoup moins amusant pour nous, élèves…

On ne nous a jamais appris à travailler en groupe, et c’est bien là le gros hic. Parfois, on a l’impression que les profs eux-mêmes ne savent pas comment cela fonctionne… En vérité, comme nous, ils suivent une mode, mais ils ont encore moins que nous travaillé en groupe. Ils n’ont jamais été formés à le faire.

La première chose pour mener à bien un travail de groupe est d’élire un chef, un leader. C’est la base ! Mais à l’école, il faut que le travail soit réparti équitablement et par conséquent, il ne doit pas y avoir de chef, ni de personne « supérieure »…

Exemple révélateur du collaboratif

L’année dernière, mon prof de géographie nous demande de réaliser des vidéos en groupe à terminer « à la maison ». Vu comme ça, l’activité est plutôt sympathique. Sauf que :

  1. Les groupes étaient composés d’une dizaine de personnes — s’entendre à 2 n’est pas toujours facile alors imaginez à 10…
  2. La vidéo devait durer 10-15 minutes (étant en AbiBac, en allemand, je précise) — L’ego de chacun est mis en valeur… Tout le monde veut être le réalisateur, le cameraman et impose éventuellement son choix de rôle, qu’il soit compétent ou non.
  3. Moins d’une semaine pour le réaliser — Entre créer l’histoire, écrire le script, tourner, monter… le tout en supplément d’un emploi du temps surchargé (8 h – 17 h sauf le mercredi après-midi qui est déjà occupé pour la plupart des gens), les délais sont courts ! De plus, c’est méconnaître la réalité de nos vies. Le travail s’est effectué en mode commando. Chacun, selon son bon vouloir, a dû rogner sur ses activités extra-scolaires afin de tenter de se réunir ensemble pour travailler !

Alors, oui, c’est une super idée de préparer de la vidéo en groupe ! Encore faut-il que l’enseignant en connaisse tous les aspects que cela implique, qu’il ne pense pas que, comme nous sommes plusieurs, le travail ira beaucoup plus vite… Et cela semble évident que nous soyons tous aptes à tenir n’importe quel « poste » pour ce travail !

Les enjeux de demain sont partiellement abordés

Théo met en avant 2 grands enjeux : le développement durable et internet.

Le développement durable

On étudie le développement durable en géographie. Et parfois en cours de langue. Mais le sujet n’est que survolé.

Premièrement, c’est totalement incohérent de l’étudier dans ces 2 matières… Géographie, je peux encore comprendre. Mais qu’est-ce qu’un prof de langue connaît au développement durable ?  Je rejoins Théo sur le fait que 1/des heures devraient être consacrées à cette matière si l’on décide de l’enseigner.

On nous parle de pollution, de tri sélectif, de déforestation, etc. Mais on ne nous parle pas du projet de dépollution des océans d’un jeune de notre génération, de l’invention d’une lampe qui fonctionne à la chaleur du corps humain par une jeune de la génération Z ou de ce qui est réalisé pour le développement durable et la préservation de la biodiversité à l’échelle de notre ville.

Excusez-moi de vous en informer, mais je ne pense pas que je vais empêcher la déforestation de la forêt amazonienne à moi seule !

Au lieu d’étudier ce que nous pouvons réaliser à notre niveau, on nous propose des cas lointains sur lesquels nous ne pouvons pas réellement agir… Au lieu de nous montrer ce que des jeunes comme nous ont réussi à mettre au point pour préserver notre planète, on préfère dramatiser et nous faire croire que, de toute manière, personne ne fait rien…

Internet et les ordinateurs

Comment dire… Sans être trop méchante, la plupart des profs français ne connaissent rien à ce sujet ! En élargissant un peu, ils ne connaissent pas grand chose voir rien à l’informatique en général…

Problèmes de mise en page

Il suffit de regarder quand ils nous donnent des cours imprimés… Emploi de majuscules pour les titres : ah bon ? Il faut hurler les titres ? Ah oui, et du souligné sur les mots importants et les titres : c’est sûrement un lien vers une autre feuille de papier… 😉 Les enseignants auraient besoin d’un cours de typographie et mise en page.

Il y a aussi les profs qui pensent que nous avons des problèmes de vision et qui écrivent leurs documents en 18 points. Et ceux qui, quant à eux, ont une excellente vision et écrivent en 8 points (certainement pour gagner de la place et n’imprimer qu’un A4 ou mieux réduire au A5 pour faire 2 exemplaires sur une page). Et certains doivent sûrement « voir penché » pour écrire tout leur texte en italique…

Les Powerpoints et présentations

J’aime beaucoup les profs qui emploient les TBI et les vidéoprojecteurs (ça va, au lycée, ils ont –presque– abandonné les rétroprojecteurs avec les transparents). Surtout  quand ils réalisent de magnifiques présentations.

Une chose m’a toujours beaucoup amusé : les profs qui font leur présentation dans un autre ordre que leur cours. Surtout quand ils ajoutent plein d’animations : le prof a besoin à chaque fois de 5 minutes pour se rendre au bon slide.

Et puis, pour la présentation, ils n’ont pas encore compris que Powerpoint ou assimilé ne sont pas des traitements de texte. Le but n’est pas de battre le record du monde du texte contenu en nombre de caractères dans une page.

Ah oui, j’allais oublier… Il y a aussi le prof qui scanne la page de notre livre pour que l’on puisse le lire au tableau ! Mais, notons pour ces derniers qu’ils utilisent les NTIC 🙂

Toujours dans les profs avec des problèmes de vision, il y a un cas que l’on ne retrouve pas sur les polycopiés, car ils sont toujours en noir et blanc (économies, économies…). Je pense que c’est une défaillance au niveau des cônes, car ceux-ci sont responsables de la vision en couleur. Ce type de prof met des couleurs bien flashies, et surtout partout. Du rouge, du vert fluo, du jaune, etc. C’est peut-être une tactique pour agresser les yeux des élèves et réveiller ceux qui sont en train de s’endormir…

Le web : trop compliqué pour l’Éducation Nationale

Encore une fois, l’Éducation Nationale aime bien les couleurs : liste rouge, liste noire, etc. Impossible de naviguer sur internet, toutes les 3 secondes un site est bloqué.

On nous apprend que les médias sociaux sont dangereux, mais on ne nous apprend en aucun moment à vivre avec eux et quels sont leurs avantages !

Quand on voit que certains profs ne savent même pas réaliser une recherche Google, on se pose des questions… Surtout que l’on peut lire à différents endroits d’Internet que les enseignants aimeraient bien être les personnes ressources auprès des élèves pour leur apprendre à effectuer des recherches sur le net…

Sans trop m’élargir sur le sujet, je vous renvoie sur un autre de mes articles : Éducation Nationale et TIC, duo impossible ?

Bien sûr, tous les profs ne sont pas comme ça. On est même parfois agréablement surpris avec des profs qui, par exemple, nous font faire en guise d’évaluation un quiz en ligne 😊

N’hésitez pas à retrouver le 3e article de la série.

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