Critique de l’Éducation Nationale (3)

Article : Critique de l’Éducation Nationale (3)
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1 septembre 2016

Critique de l’Éducation Nationale (3)

Le 3e et dernier article de ma série en réaction à la publication de Théo Delahaye : 6 raisons qui prouvent que l’école d’aujourd’hui ne nous prépare pas à la société de demain. N’hésitez pas à retrouver le premier et le deuxième article de ma série de critiques de l’Éducation Nationale.

Le système scolaire limite notre capacité à s’adapter

Tout est dit dans l’intertitre : l’école limite notre capacité à nous adapter, à élargir réellement notre champ de vision… À l’école, on nous apprend que si j’achète 300 g de pommes au supermarché et 700 g de pommes au maraîcher, alors j’aurai 1 kg de pommes pour faire ma tarte. Point. On ne nous explique pas que si une pomme est abimée, alors il faudra en couper un bout ou même la jeter.

D’ailleurs, cette histoire me rappelle un entretien avec Chantal Buhagar sur le comportement acquis dans un univers donné : est-il transposé automatiquement dans un autre univers ? La souplesse mentale que Mme Buhagar avait remarquée suite à la publication d’une de mes interventions, mon adaptation au web, ma liberté de réflexion personnelle / profs, etc… me sont-ils acquis totalement (hors de tout contexte connu de moi) ou bien est-ce encore contextualisé ?

Théo écrit : « s’adapter c’est réussir à apprendre autrement et à s’abstraire des schémas classiques« .

Le champ de vision scolaire est très restreint. Il suffit d’appliquer bêtement, méchamment, sans même chercher à comprendre…

La première de ma classe apprend ses cours par cœur. Mais quand je dis par cœur, c’est par cœur : elle est capable de nous les réciter de A à Z ! Elle a une excellente mémoire et connaît toujours l’ensemble de ses cours de collège.

Pratique me direz-vous ! Sauf que c’est bien là tout ce qu’elle sait faire… Elle est incapable d’élargir son horizon, d’appliquer à une autre situation ce qu’elle ressort de ses leçons…

Dans certains cours, elle ne comprend absolument rien. Mais étant donné que les devoirs cadrent exactement sur ce qui a été vu en cours, le simple fait de connaître son cours par cœur permet d’avoir une excellente note…

Comme l’explique Théo, les notes sont en grande partie fautives de ce phénomène. On cherche à obtenir une bonne note, alors on reste dans ce qu’on apprend, on ne cherche pas plus loin.

La vision des enseignants est restreinte

J’ai toujours du mal à digérer une expérience que j’ai vécue en 3e. Nous devons réaliser des exposés par groupes de 2 en SVT (Sciences et Vie de la Terre). Le sujet de notre exposé était en 2 parties : d’une part, la nutrition, de l’autre les mélanomes. Déjà là, on a un peu du mal à trouver le rapport…

La prof nous dit qu’il serait intéressant de faire des interviews. Alors, sans me dégonfler, après l’avoir découvert sur le net, je contacte Jean-Michel Lecerf, l’un des experts français au sujet de la nutrition. Celui-ci m’accorde gentiment un peu de son précieux temps pour répondre à mes questions.

Le jour de l’exposé, nous présentons l’interview. Nous étions l’un des seuls groupes à en avoir réalisé une !

La prof nous explique que ça ne colle pas avec le sujet. D’après elle, on aurait mieux fait d’aller dans d’un institut de bronzage poser des questions. Vous savez, la petite boutique du coin qui de toute manière nous dira que ce qu’elle vend est très bien !

Je lui propose un expert français dans le domaine qu’elle nous donne et cela ne lui convient pas ? Faut pas charrier non plus…

C’est juste qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’un élève contacte une personne d’une telle « importance ». Cela la dépassait. Pour elle, en disant interview, elle pensait qu’on allait poser une question à nos parents !

Cela sortait de son champ des possibles, alors ce n’était pas bien !

Un autre exemple avec ma sœur lorsqu’elle a proposé de faire venir le président du fan-club français de Michael Jackson. Le prof lui a dit ok pensant qu’elle blaguait. Seulement quelques jours avant l’intervention prévue, remue ménage au collège lorsqu’ils ont appris que le président avait été réellement invité par ma sœur.

La connaissance est encore hiérarchique

Les profs refusent le fait que nous puissions apprendre autrement qu’avec leurs cours. Ils pensent toujours être les seuls détenteurs du savoir. Mais c’est un peu vieillot comme idée, non ?

Nombre de mes connaissances ont été acquises en dehors de l’école. J’ai des notions d’Espagnol sans en avoir jamais fait durant mon cursus scolaire. J’ai appris seule (pas vraiment seule, Internet est là pour m’aider 😉). J’ai d’ailleurs déjà fait une conférence à ce sujet : 15 ans, comment j’apprends sur Internet.

Eh oui… Depuis bien des décennies, rien ne semble avoir changé ! La pédagogie employée à l’école que je connais ressemble à celle que mes parents et grands-parents ont connu. On s’ennuie toujours autant à l’école et ce n’est pas Lola Vanier qui dira le contraire (« Longtemps je me suis ennuyée à l’école » : amusant… et accablant).

Certains profs essayent d’enseigner différemment comme avec la pédagogie inversée, mais ceux-ci sont encore rares. Affaire à suivre pour voir l’évolution dans quelques années même si je ne serai peut-être plus sur les bancs de l’école ou de l’Université 😉

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