Clara Delcroix

Le procès de l’école

Souvent, je stigmatise l’école, le système scolaire français (par exemple, lors d’une série de critiques de l’Éducation Nationale). J’explique également de façon fréquente que j’appartiens à la génération Z, la « gen Z ». Alors on pourrait tout naturellement penser que ces 2 faits sont reliés, à l’exclusion de tout autre. Et pourtant, je suis bien loin d’être la seule à critiquer ce système désuet

Récemment, en surfant sur le web, j’ai découvert une vidéo qui décrit le(s) problème(s) de l’école.

L’homme dénonçant le système scolaire actuel est un rappeur et activiste américain surnommé Prince EA. Né en 1988 dans le Missouri, il appartient à la génération Y. Il est diplômé de l’université du Missouri et se décrit lui-même comme « poète, réalisateur et speaker ».

Malheureusement, bien que je publie cet article dans Mondoblog, une référence dans la défense de la langue française sur Internet, cette vidéo est en anglais 😢

Toutefois, les éléments les plus importants sont facilement compréhensibles : les titres et images aidant 😉

Il existe bien sûr des différences entre les systèmes scolaires à travers le monde. Cependant, entre certaines écoles, elles sont minimes, ou ne concernent que certaines parties du système.

Par exemple, entre la France et l’Allemagne, on notera une grande différence entre les emplois du temps : nombre d’heures par jours, de jours de cours par semaine ou encore la durée et la périodicité des vacances. Mais le contenu des cours reste somme toute sensiblement le même.

Aussi, cette vidéo concernant un système étranger peut très bien s’appliquer à l’école française !

Petit résumé de la vidéo pour ceux qui ne parlent pas « english »

La critique commence par une citation d’Einstein :

«Everybody is a genius. But if you judge a fish by its ability to climb a tree, it will live its whole life believing that it is stupid.»

Traduction : «Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson par sa capacité à grimper un arbre, il va vivre sa vie entière à croire qu’il est stupide». La métaphore se file : l’école ne fait pas seulement grimper les poissons aux arbres, elle les fait descendre de celui-ci et courir une course d’une quinzaine de kilomètres.

Le procès contre le système scolaire se poursuit. Certains enfants nagent à contre-courant dans leur classe : ils ne trouvent pas leur(s) talent(s), pensent qu’ils sont stupides, croient qu’ils sont inutiles… L’école tue la créativité, la personnalité, c’est un abus intellectuel ! L’école transforme des millions de personnes en robots.

Deux cerveaux ne sont jamais identiques (ce ne sont pas les scientifiques qui diront le contraire…). Alors pourquoi enseigner la même chose de la même façon ? Un prof se trouve devant 20 élèves (en France, plutôt 35). Chacun d’entre eux possède différentes forces, différents besoins, différents talents et différents rêves. Imaginez si un médecin prescrivait exactement le même médicament à tous ses patients quelque soit leur maladie, le résultat serait tragique…

Aussi, l’existence d’un tronc commun semble critiquable : les maths sont importantes, mais pas plus que l’art ou la danse !

Une école « old-style »

La vidéo présente différentes comparaisons :

  • un smartphone et un téléphone vieux de 150 ans (grande différence, non ?),
  • une voiture actuelle puis  une carriole à cheval vieille de 150 ans (encore une fois, l’évolution et la technologie sont passés par là !),
  • et enfin, une salle de classe moderne et une classe âgée de 150 ans.  (Même salle de classe, même élèves assis, même enseignant sur l’estrade…)

Entre ces deux dernières images, il n’existe aucune différence fondamentale… N’est-ce pas une honte ? En plus d’un siècle, rien n’a changé !

De là peut se poser la question : l’école prépare-t-elle les étudiants pour le futur ou le passé ?

Les enseignants, comme à la fin du XIXe siècle, sont formés pour apprendre aux gens à travailler dans des usines : ils placent les élèves en rangs serrés, leur disent de s’asseoir calmement et de lever la main pour poser une question. On leur dit quoi penser 8h/jour et ils ont une petite pause pour manger.

Cependant, le monde à évolué, progressé, innové. Ne parle t-on pas de la révolution informatique comme d’une révolution similaire à celle de l’imprimerie ? Désormais, nous avons besoin d’humains qui pensent de manière créative, critique et de façon autonome !

Nous pouvons personnaliser une voiture ou une page Facebook. Nous devrions pouvoir faire de même pour l’éducation.

Des pays tels que la Finlande proposent des choses impressionnantes au regard des autres pays : des journées moins chargées, pas de devoirs à la maison, un focus sur la collaboration plutôt que la compétition, un suivi réellement individualisé des élèves. Et, en plus, elle surpasse tous les autres pays en terme d’éducation (selon la vidéo) !

De là s’ensuit une vérité inébranlable : les étudiants représentent 20 % de la population, mais 100 % de notre futur.


Retour sur le premier mois de cours

La rentrée, en France, c’était le 1er septembre. Un mois après, qu’en est-il ? Entre les problèmes d’emplois du temps qui ont dû être résolus au plus vite et le premier cours en salle informatique, il y a des choses à raconter !

Problèmes d’emploi du temps

En France, les emplois du temps sont toujours un problème. Mais je n’avais jamais vécu un tel bazar ! Les « petits » secondes qui terminent à 18h trois fois par semaine, les personnes qui viennent en cours le mercredi pour une seule heure de cours ou encore les autres qui ont cours pendant 4h avec 5h de trou entre les deux : les problèmes ne manquaient pas…

On peut d’ailleurs y ajouter des élèves à qui on a changé les options : la moitié de ma classe participe sur le papier à une option « arts plastiques » (non-apparente sur les emplois du temps) et d’autres qui avaient choisi « Anglais approfondi » se sont retrouvé en « Droit et enjeux du monde contemporain ». Bien sûr, il y avait bien d’autres problèmes : cette liste n’est pas exhaustive !

Alors ça jasait dans les chaumières. Bien sûr ! A la découverte de ces emplois du temps, mais aussi plusieurs jours après…

Une impression que la direction ne se rend compte de rien. C’est tout de même bizarre. Le simple fait de nous distribuer les emplois du temps ne leur a pas ouvert les yeux… les profs ont dû envoyer à 2 reprises une délégation (en effet, leurs vœux n’avaient pas été respectés). Au final, la direction s’est enfin rendu compte qu’il y avait quelques « petits » problèmes.

Remaniement en urgence des emplois du temps : 3 semaines après la rentrée, nous voilà avec de nouveaux emplois du temps flambant neufs 😃 Nouveau problème : 3 jours avant la mise en place effective de ces nouveaux emplois du temps, nous ne connaissions toujours pas les salles – et les profs non plus d’ailleurs.

Au final tout est rentré dans l’ordre, mais que d’aventure !

Premier cours en salle informatique

Oui oui, en près d’un mois de cours, nous ne nous sommes rendus qu’une seule fois en salle informatique ! Il faut dire que ce n’est pas très courant chez nous… à chaque fois, c’est un peu exceptionnel.

Mais je n’ai jamais vraiment bien compris l’intérêt de la salle info (c’est ainsi que nous la nommons). Les enseignants nous donnent un travail à faire, mais celui-là n’est pas réellement en accord avec le principe d’avoir des ordinateurs à disposition. Si bien que la plupart des élèves discutent ou vont sur leur portable.

D’ailleurs, ce sont bel et bien des ordinateurs en salle informatique et non des tablettes. Cependant, les ordinateurs tendent à disparaître. L’avenir du numérique, ce sont plutôt les tablettes. Mais le lycée a aussi des tablettes, dont on entend parler… une fois par an ?

De plus, le TBI utilisé en tant que projecteur a fait son grand retour ! Aucun prof ne l’utilise à bon escient cette année… Il y aurait tant de possibilités d’utilisations avec un peu d’imagination (et de formation peut-être aussi).

Ce que nous apprenons à l’école

Je regroupe ici quelques citations de mes enseignants. Certaines amusantes, d’autres plus polémiques…

Pour faire écho à mon précédent article, les buts de l’année de terminale vu par l’un de mes profs :

  1. Préparer le bac
  2. Préparer le supérieur

Sans revenir trop sur la question, le but premier de l’école n’est-il pas d’apprendre ?

Comme l’année de terminale prépare au bac, on a aussi eu droit au : « Si les élèves ont des bons résultats au bac (NDLR : dans telle ou telle matière), c’est simplement grâce au prof !». Si je comprends bien, aucune nécessité de bosser de mon côté : un prof génial = une année avec les doigts de pieds en éventail 😉

Je termine sur une note d’humour avec l’explication de la dissertation philosophique (pas vraiment pour critiquer, seulement parce que la formulation me plaît 😉) :

«En théorie, une dissertation est composée de 3 parties : thèse, antithèse, synthèse. Mais dans la réalité, avec les élèves, c’est plutôt : thèse, antithèse, foutaise !».


L’école française, à la traîne ?

Pour l’écriture de cet article, je m’appuie sur une publication du journal Trois-Quatorze n°47 : le lycée en question. Dans cet entretien, des élèves de diverses nationalités expriment leur point de vue vis-à-vis de l’école en France. Cela m’a tout de suite parlé étant donné que moi-même, j’ai étudié 3 mois en Allemagne.

Un rythme trop fatigant ?

Une journée type en France ? On commence à 8h-9h, on termine à 17h-18h, une pause d´une heure à midi et beaucoup de devoirs, qu’il faut trouver le temps de faire…

Pour ce qui est de la décomposition de la semaine, lundi, mardi, jeudi et vendredi sont tels que le jour type (8h-18h). Mercredi et samedi (et oui, nous avons aussi cours le samedi… 😩), c’est 8h-12h.

Australie, Canada, USA, Danemark, Norvège, Colombie, Italie, tous s’accordent sur le fait que le rythme et bien trop éprouvant ! La France serait-elle donc le seul pays qui imposerait un tel rythme à ses lycéens ? Pas tout à fait 😉 Ce rythme ressemble, par exemple, à celui de la Thaïlande.
J’aime beaucoup la formulation de Rony, originaire d’Australie : « C’est marrant ce pays où l’on travaille 35 heures (heures légales), où les profs font 15 heures… et où les élèves en font près de 40 !« . La personne ayant le plus d’heures de cours dans mon lycée se situe vers 44h/semaine !

Les filières : L, ES ou S ?

L pour Littéraire (des langues et de la philo principalement), ES pour Économique et Social (un peu de tout, mais avant tout de la Science Économique et Sociale et des maths) et S pour Scientifique (Science et Vie de la Terre, Physique et Maths notamment).

Au-delà du débat de choisir des matières ou une filière ou de ne rien choisir, la remarque de Trine (Danemark) me semble exprimer le nœud du problème : « Le gros problème c’est qu’il y a une hiérarchie pré-établie. Les sciences sont plus cotées que les lettres. Le choix s’effectue en fontion de cette hiérarchie et non pas en fonction du potentiel ou des motivations de l’élève.« .

Certains élèves souhaitant travailler dans un métier « non-scientifique », vont en filière S. Pourquoi ? Seulement parce qu’elle est plus cotée. Un élève de L ne pourra jamais devenir ingénieur, alors qu’un élève de S pourra devenir économiste ou sociologue, même écrivain ou artiste !

Manque de créativité dans l’école française ?

J’ai déjà parlé du sujet dans un article précédent.

Musique, théâtre, photographie, cuisine, art ou encore danse, il est très rare de trouver ces matières au programme en France. Pourtant, d’après moi, la créativité est très importante dans le développement personnel du lycéen.

Mais tel que le dit Sam, d’Australie : « En même temps si vous rajoutez encore des matières aux élèves ! Il y en a déjà trop.« . Si on devait encore rajouter 3-5 heures à nos  35-40h, je n’ose même pas imaginer…

L’objectif de l’école en France

La plupart des étrangers sont du même avis : à part préparer le bac, l’école n’a que peu d’objectifs en France…

Je me souviendrai toujours de mon arrivée en seconde, lorsque le proviseur nous a dit : « Si on retire les vacances, une année, c’est 30 semaines. Alors le bac, c’est dans 90 semaines !« .

Alors que le but premier de l’école est d’apprendre, on ne cesse de nous répéter que le plus important est l’obtention de l’examen (Brevet au collège, Baccalauréat au lycée)…

Relations profs/élèves

Ce qui est à retenir : les cours français sont monotones et n’incitent pas vraiment les élèves à se rendre en cours, encore moins à développer un goût pour l’apprentissage. Les profs font « leur monologue », sans se soucier de leurs élèves.
Dans certaines classes, on voit passer des « cahiers magiques » : le cahier d’un grand frère/d’une grande sœur ayant eu le même prof quelques années auparavant. Celui-ci n’a rien changé, ni à son cours, ni à ses interrogations, alors le « cahier magique » devient rapidement une source première de préparation aux DS (devoirs surveillés) pour l’élève 😉

Tamera du Canada explique que le système français est adapté à 1 type d’élèves, mais qu’il n’est pas assez souple pour intégrer tout le monde. Et je rejoins son point de vue !


Les AirPods : prochain problème en examen ?

À la sortie de l’iPhone 7, il existe une nouveauté qui risque de faire jaser dans l’Éducation Nationale ! La suppression de la prise Jack et l’apparition des AirPods. Peut-être que vous ne voyez pas où je veux en venir pour le moment, mais c’est très simple !

Interdictions de l’Éducation Nationale et stratagèmes de contournement

Pour éviter toute fraude lors des examens en France, les trousses sont interdites : il faut la vider et poser notre matériel sur la table. Les téléphones portables et autres smartphones, sont aussi interdits. Pendant les cours, ainsi que pendant les examens. On nous demande de les ranger dans les sacs. Depuis peu, après l’apparition des diverses montres connectées, on nous demande aussi de ranger nos montres dans les sacs (des horloges sont présentes dans les salles pour nous permettre de voir l’heure). Alors à chaque nouveauté correspond une nouvelle interdiction ?

Vous n’êtes pas sans savoir que certains élèves écoutent de la musique pendant les cours en passant un écouteur dans leur manche (manche longue bien sûr !) et en tenant leur main collée contre leur oreille. Stratagèmes quelque peu complexe mais plutôt efficace : les profs ne le remarquent pas (ou ne le font pas remarquer). Je précise qu’écouter de la musique pendant les cours est, naturellement, strictement interdit !

Certains me demanderont peut-être pourquoi écouter de la musique pendant les cours. Là n’est pas le sujet de cet article, mais je vais tout de même tenter d’y répondre. De mon point de vue, les cours en France étant inadaptés pour de nombreux élèves, ceux-ci s’ennuient et trouvent d’autres occupations…

Pour en venir aux AirPods

Vous avez peut-être suivi l’arrivée de l’iPhone 7 sur le marché. Une chose a particulièrement suscité l’attention du public : la disparition de la prise Jack. Celle-ci a permis la création d’un nouveau type d’écouteurs : les AirPods, des écouteurs « sans fil ».

Ce type d’écouteurs Bluetooth existe déjà. Mais comme à son habitude, Apple fait dans la finesse et la discrétion : les AirPods sont très discrets.

J’en vois déjà me dire : « Oui, ce n’est que pour se faire de l’argent, c’est une absurdité ! ». Peut-être. Mais ces mêmes critiques existaient déjà lorsqu’Apple avait supprimé le lecteur de disquette… Et désormais, quel ordinateur possède un lecteur de disquette ?

Dans quelques années, les écouteurs avec des fils, tels que nous les connaissons actuellement, n’existeront plus. Apple, en précurseur, aura entraîné leur disparition.

Et le rapport avec l’Éducation Nationale ?

Certains sont à ce stade peut-être un peu perdus… Mais ne vous inquiétez pas, le dénouement de toute cette histoire est proche d’arriver 😉

Les AirPods sont donc des écouteurs sans fils. Ils sont petits et lorsqu’on possède une chevelure telle que la mienne (c’est-à-dire relativement volumineuse 😜), il sera très aisé de les faire disparaître derrière la masse de cheveux.

Pouvant ainsi, écouter de la musique pendant les cours tout en ayant les deux mains de libres (quel prof soupçonnerait un quelconque subterfuge ?) ou, plus grave, de tricher à un examen (en téléphonant avec quelqu’un qui nous soufflerait les réponses dans le creux de l’oreille…) !

J’en suis à me demander si, désormais, les personnes possédants des cheveux longs devront obligatoirement s’attacher les cheveux lors des examens ! Mais là encore se posera un problème : à partir de quand les cheveux sont considérés comme longs ?

C’est vrai qu’à ce jour, on se demande jusqu’où ira l’absurdité de l’éducation en France ! Le Goethe-Institut a interdit aux étudiants de porter leurs lunettes lors d’un examen. En cause ? Les Google Glass… Scannés lors des épreuves, de nombreux sujets d’examens Goethe se retrouvent sur Internet. Alors, imaginez un étudiant hypermétrope… le pauvre…

Si je comprends bien, dans le futur, les examens se dérouleront avec des candidats tout nus avec leurs cheveux attachés et l’Éducation Nationale nous fournira un stylo (ils fournissent déjà le papier) : eh oui, ils ne sont toujours pas passés au numérique !


Critique de l’Éducation Nationale (3)

Le 3e et dernier article de ma série en réaction à la publication de Théo Delahaye : 6 raisons qui prouvent que l’école d’aujourd’hui ne nous prépare pas à la société de demain. N’hésitez pas à retrouver le premier et le deuxième article de ma série de critiques de l’Éducation Nationale.

Le système scolaire limite notre capacité à s’adapter

Tout est dit dans l’intertitre : l’école limite notre capacité à nous adapter, à élargir réellement notre champ de vision… À l’école, on nous apprend que si j’achète 300 g de pommes au supermarché et 700 g de pommes au maraîcher, alors j’aurai 1 kg de pommes pour faire ma tarte. Point. On ne nous explique pas que si une pomme est abimée, alors il faudra en couper un bout ou même la jeter.

D’ailleurs, cette histoire me rappelle un entretien avec Chantal Buhagar sur le comportement acquis dans un univers donné : est-il transposé automatiquement dans un autre univers ? La souplesse mentale que Mme Buhagar avait remarquée suite à la publication d’une de mes interventions, mon adaptation au web, ma liberté de réflexion personnelle / profs, etc… me sont-ils acquis totalement (hors de tout contexte connu de moi) ou bien est-ce encore contextualisé ?

Théo écrit : « s’adapter c’est réussir à apprendre autrement et à s’abstraire des schémas classiques« .

Le champ de vision scolaire est très restreint. Il suffit d’appliquer bêtement, méchamment, sans même chercher à comprendre…

La première de ma classe apprend ses cours par cœur. Mais quand je dis par cœur, c’est par cœur : elle est capable de nous les réciter de A à Z ! Elle a une excellente mémoire et connaît toujours l’ensemble de ses cours de collège.

Pratique me direz-vous ! Sauf que c’est bien là tout ce qu’elle sait faire… Elle est incapable d’élargir son horizon, d’appliquer à une autre situation ce qu’elle ressort de ses leçons…

Dans certains cours, elle ne comprend absolument rien. Mais étant donné que les devoirs cadrent exactement sur ce qui a été vu en cours, le simple fait de connaître son cours par cœur permet d’avoir une excellente note…

Comme l’explique Théo, les notes sont en grande partie fautives de ce phénomène. On cherche à obtenir une bonne note, alors on reste dans ce qu’on apprend, on ne cherche pas plus loin.

La vision des enseignants est restreinte

J’ai toujours du mal à digérer une expérience que j’ai vécue en 3e. Nous devons réaliser des exposés par groupes de 2 en SVT (Sciences et Vie de la Terre). Le sujet de notre exposé était en 2 parties : d’une part, la nutrition, de l’autre les mélanomes. Déjà là, on a un peu du mal à trouver le rapport…

La prof nous dit qu’il serait intéressant de faire des interviews. Alors, sans me dégonfler, après l’avoir découvert sur le net, je contacte Jean-Michel Lecerf, l’un des experts français au sujet de la nutrition. Celui-ci m’accorde gentiment un peu de son précieux temps pour répondre à mes questions.

Le jour de l’exposé, nous présentons l’interview. Nous étions l’un des seuls groupes à en avoir réalisé une !

La prof nous explique que ça ne colle pas avec le sujet. D’après elle, on aurait mieux fait d’aller dans d’un institut de bronzage poser des questions. Vous savez, la petite boutique du coin qui de toute manière nous dira que ce qu’elle vend est très bien !

Je lui propose un expert français dans le domaine qu’elle nous donne et cela ne lui convient pas ? Faut pas charrier non plus…

C’est juste qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’un élève contacte une personne d’une telle « importance ». Cela la dépassait. Pour elle, en disant interview, elle pensait qu’on allait poser une question à nos parents !

Cela sortait de son champ des possibles, alors ce n’était pas bien !

Un autre exemple avec ma sœur lorsqu’elle a proposé de faire venir le président du fan-club français de Michael Jackson. Le prof lui a dit ok pensant qu’elle blaguait. Seulement quelques jours avant l’intervention prévue, remue ménage au collège lorsqu’ils ont appris que le président avait été réellement invité par ma sœur.

La connaissance est encore hiérarchique

Les profs refusent le fait que nous puissions apprendre autrement qu’avec leurs cours. Ils pensent toujours être les seuls détenteurs du savoir. Mais c’est un peu vieillot comme idée, non ?

Nombre de mes connaissances ont été acquises en dehors de l’école. J’ai des notions d’Espagnol sans en avoir jamais fait durant mon cursus scolaire. J’ai appris seule (pas vraiment seule, Internet est là pour m’aider 😉). J’ai d’ailleurs déjà fait une conférence à ce sujet : 15 ans, comment j’apprends sur Internet.

Eh oui… Depuis bien des décennies, rien ne semble avoir changé ! La pédagogie employée à l’école que je connais ressemble à celle que mes parents et grands-parents ont connu. On s’ennuie toujours autant à l’école et ce n’est pas Lola Vanier qui dira le contraire (« Longtemps je me suis ennuyée à l’école » : amusant… et accablant).

Certains profs essayent d’enseigner différemment comme avec la pédagogie inversée, mais ceux-ci sont encore rares. Affaire à suivre pour voir l’évolution dans quelques années même si je ne serai peut-être plus sur les bancs de l’école ou de l’Université 😉


Critique de l’Éducation Nationale (2)

Suite au 1er article en réaction à la publication de Théo Delahaye : 6 raisons qui prouvent que l’école d’aujourd’hui ne nous prépare pas à la société de demain, voici le 2e de la série.

Les erreurs ne sont pas acceptées

Sur ce point-là, Théo a encore raison. À l’école, les erreurs sont pénalisées.

Mais pour apprendre, on doit se tromper, non ? C’est totalement normal de faire des erreurs dans le processus d’apprentissage. Qui n’en a jamais fait ? Peut-être les profs, étant donné qu’ils nous pénalisent par une mauvaise note lorsqu’on fait une erreur…

Les erreurs sont formatrices. Comme l’a dit Nelson Mandela : «Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.». Et c’est bien vrai.

Si ce que nous réalisons est parfait du premier coup, tant mieux ! Sinon, le fait de se tromper permet de tirer une leçon, de s’améliorer. On ne peut pas être parfait du jour au lendemain.

L’individualisme prime sur le collectif

Encore une fois, Théo ne se trompe pas. À l’école, il faut être le meilleur, c’est comme ça qu’on est récompensé. Une sorte de compétition permanente entre les élèves s’installe. Elle se retrouve notamment en tête de classe : la compétition pour la 1re place, la meilleure note, le plus de A ou de points verts…

La plupart du temps, dans le système français, nous sommes seuls. Comme l’explique Théo : «En tout cas nous sommes seuls devant nos devoirs maison, devoirs sur table, exercices…».

Alors oui, on veut nous faire croire au travail de groupe. Mais ce n’est qu’une illusion, un faux collaboratif.

Je m’explique. Entre les fois où seul un élève s’occupe de faire le travail pour le groupe complet, les fois où les tâches sont réalisées individuellement, puis regroupées au dernier moment, on voit rarement du vrai travail de groupe !

Le travail en groupe ou collaboratif

Souvent, les profs arrivent tout sourire en nous expliquant que nous allons faire un travail de groupe. Sauf que dans la réalité, c’est beaucoup moins amusant pour nous, élèves…

On ne nous a jamais appris à travailler en groupe, et c’est bien là le gros hic. Parfois, on a l’impression que les profs eux-mêmes ne savent pas comment cela fonctionne… En vérité, comme nous, ils suivent une mode, mais ils ont encore moins que nous travaillé en groupe. Ils n’ont jamais été formés à le faire.

La première chose pour mener à bien un travail de groupe est d’élire un chef, un leader. C’est la base ! Mais à l’école, il faut que le travail soit réparti équitablement et par conséquent, il ne doit pas y avoir de chef, ni de personne « supérieure »…

Exemple révélateur du collaboratif

L’année dernière, mon prof de géographie nous demande de réaliser des vidéos en groupe à terminer « à la maison ». Vu comme ça, l’activité est plutôt sympathique. Sauf que :

  1. Les groupes étaient composés d’une dizaine de personnes — s’entendre à 2 n’est pas toujours facile alors imaginez à 10…
  2. La vidéo devait durer 10-15 minutes (étant en AbiBac, en allemand, je précise) — L’ego de chacun est mis en valeur… Tout le monde veut être le réalisateur, le cameraman et impose éventuellement son choix de rôle, qu’il soit compétent ou non.
  3. Moins d’une semaine pour le réaliser — Entre créer l’histoire, écrire le script, tourner, monter… le tout en supplément d’un emploi du temps surchargé (8 h – 17 h sauf le mercredi après-midi qui est déjà occupé pour la plupart des gens), les délais sont courts ! De plus, c’est méconnaître la réalité de nos vies. Le travail s’est effectué en mode commando. Chacun, selon son bon vouloir, a dû rogner sur ses activités extra-scolaires afin de tenter de se réunir ensemble pour travailler !

Alors, oui, c’est une super idée de préparer de la vidéo en groupe ! Encore faut-il que l’enseignant en connaisse tous les aspects que cela implique, qu’il ne pense pas que, comme nous sommes plusieurs, le travail ira beaucoup plus vite… Et cela semble évident que nous soyons tous aptes à tenir n’importe quel « poste » pour ce travail !

Les enjeux de demain sont partiellement abordés

Théo met en avant 2 grands enjeux : le développement durable et internet.

Le développement durable

On étudie le développement durable en géographie. Et parfois en cours de langue. Mais le sujet n’est que survolé.

Premièrement, c’est totalement incohérent de l’étudier dans ces 2 matières… Géographie, je peux encore comprendre. Mais qu’est-ce qu’un prof de langue connaît au développement durable ?  Je rejoins Théo sur le fait que 1/des heures devraient être consacrées à cette matière si l’on décide de l’enseigner.

On nous parle de pollution, de tri sélectif, de déforestation, etc. Mais on ne nous parle pas du projet de dépollution des océans d’un jeune de notre génération, de l’invention d’une lampe qui fonctionne à la chaleur du corps humain par une jeune de la génération Z ou de ce qui est réalisé pour le développement durable et la préservation de la biodiversité à l’échelle de notre ville.

Excusez-moi de vous en informer, mais je ne pense pas que je vais empêcher la déforestation de la forêt amazonienne à moi seule !

Au lieu d’étudier ce que nous pouvons réaliser à notre niveau, on nous propose des cas lointains sur lesquels nous ne pouvons pas réellement agir… Au lieu de nous montrer ce que des jeunes comme nous ont réussi à mettre au point pour préserver notre planète, on préfère dramatiser et nous faire croire que, de toute manière, personne ne fait rien…

Internet et les ordinateurs

Comment dire… Sans être trop méchante, la plupart des profs français ne connaissent rien à ce sujet ! En élargissant un peu, ils ne connaissent pas grand chose voir rien à l’informatique en général…

Problèmes de mise en page

Il suffit de regarder quand ils nous donnent des cours imprimés… Emploi de majuscules pour les titres : ah bon ? Il faut hurler les titres ? Ah oui, et du souligné sur les mots importants et les titres : c’est sûrement un lien vers une autre feuille de papier… 😉 Les enseignants auraient besoin d’un cours de typographie et mise en page.

Il y a aussi les profs qui pensent que nous avons des problèmes de vision et qui écrivent leurs documents en 18 points. Et ceux qui, quant à eux, ont une excellente vision et écrivent en 8 points (certainement pour gagner de la place et n’imprimer qu’un A4 ou mieux réduire au A5 pour faire 2 exemplaires sur une page). Et certains doivent sûrement « voir penché » pour écrire tout leur texte en italique…

Les Powerpoints et présentations

J’aime beaucoup les profs qui emploient les TBI et les vidéoprojecteurs (ça va, au lycée, ils ont –presque– abandonné les rétroprojecteurs avec les transparents). Surtout  quand ils réalisent de magnifiques présentations.

Une chose m’a toujours beaucoup amusé : les profs qui font leur présentation dans un autre ordre que leur cours. Surtout quand ils ajoutent plein d’animations : le prof a besoin à chaque fois de 5 minutes pour se rendre au bon slide.

Et puis, pour la présentation, ils n’ont pas encore compris que Powerpoint ou assimilé ne sont pas des traitements de texte. Le but n’est pas de battre le record du monde du texte contenu en nombre de caractères dans une page.

Ah oui, j’allais oublier… Il y a aussi le prof qui scanne la page de notre livre pour que l’on puisse le lire au tableau ! Mais, notons pour ces derniers qu’ils utilisent les NTIC 🙂

Toujours dans les profs avec des problèmes de vision, il y a un cas que l’on ne retrouve pas sur les polycopiés, car ils sont toujours en noir et blanc (économies, économies…). Je pense que c’est une défaillance au niveau des cônes, car ceux-ci sont responsables de la vision en couleur. Ce type de prof met des couleurs bien flashies, et surtout partout. Du rouge, du vert fluo, du jaune, etc. C’est peut-être une tactique pour agresser les yeux des élèves et réveiller ceux qui sont en train de s’endormir…

Le web : trop compliqué pour l’Éducation Nationale

Encore une fois, l’Éducation Nationale aime bien les couleurs : liste rouge, liste noire, etc. Impossible de naviguer sur internet, toutes les 3 secondes un site est bloqué.

On nous apprend que les médias sociaux sont dangereux, mais on ne nous apprend en aucun moment à vivre avec eux et quels sont leurs avantages !

Quand on voit que certains profs ne savent même pas réaliser une recherche Google, on se pose des questions… Surtout que l’on peut lire à différents endroits d’Internet que les enseignants aimeraient bien être les personnes ressources auprès des élèves pour leur apprendre à effectuer des recherches sur le net…

Sans trop m’élargir sur le sujet, je vous renvoie sur un autre de mes articles : Éducation Nationale et TIC, duo impossible ?

Bien sûr, tous les profs ne sont pas comme ça. On est même parfois agréablement surpris avec des profs qui, par exemple, nous font faire en guise d’évaluation un quiz en ligne 😊

N’hésitez pas à retrouver le 3e article de la série.


Critique de l’Éducation Nationale (1)

Récemment, j’ai découvert l’article de Théo Delahaye : 6 raisons qui prouvent que l’école d’aujourd’hui ne nous prépare pas à la société de demain. Je vous propose de reprendre ces 6 points de défaillance de l’Éducation Nationale dans plusieurs articles et de les commenter d’après mon propre vécu. Voici le premier de la série.

L’école tue la créativité

Vrai ! L’école française ne permet pas de développer sa créativité personnelle, et même l’en empêche. À l’école, quand on nous donne un sujet de rédaction, on est obligé de lui coller mot pour mot : on restreint la créativité des élèves. Et gare au hors-sujet !

Le français : rédactions et hors-sujets

Bien que je veuille devenir journaliste, j’ai toujours détesté le français à l’école. Sûrement à cause de cette restriction de créativité. Quand on a un thème, il est tout à fait possible d’écrire quelque chose de délirant, mais de cohérent. Ou encore d’écrire quelque chose en accord avec le thème, mais ne correspondant pas aux critères d’évaluation. Cela sera directement catégorisé hors-sujet…

L’existence du hors-sujet en français est la preuve même de la limite de la créativité. Comment pourrait-on être en dehors du sujet lorsqu’on parle d’écrire une histoire ? Chacun est libre de sa vision, de sa créativité, on ne peut pas s’enfermer dans des pseudo-limites…

Autre exemple : les cours d’allemand

L’année dernière (en 1re), en cours d’allemand, nous avons dû faire des exposés par groupes de 3 personnes. Au lieu de se contenter d’une banale présentation, avec mon groupe, nous avons décidé de réaliser un jeu télévisé. Beaucoup plus captivant pour les élèves surtout à la vue de notre sujet : la DGB (un syndicat allemand)…

Et pourtant, nous nous sommes retrouvés avec la pire note… En effet, seule la qualité de la langue était notée (cela n’avait été précisé auparavant)… Mais l’aisance à l’oral ne passe-t-elle pas aussi par la capacité à captiver son auditoire ?

Déçue de la note, j’ai été négocier avec le prof afin qu’il change quelque chose : nous nous étions concentrées sur le côté créatif et allions être pénalisées pour ça ? Heureusement, l’histoire se termine bien, car le prof a rajouté une note sur la « présentation ».

Mais l’art plastique, c’est créatif ça !

Dernier exemple avec les cours d’arts plastiques qui sont censés être les cours créatifs par excellence  ! Que nenni ! Encore une fois, en arts plastiques, on a un sujet et il faut lui coller à la peau… Pour reprendre les mots de Fernando Alberca (un prof de profs, un formateur des professeurs) : « Si un maître demande à un enfant de dessiner un paysage et qu’un enfant très original peint tout en noir, le maître le corrigera. ». C’est totalement ça !

Souvenir de maternelle

Je crois que j’ai vécu une expérience traumatisante en maternelle, pour que je m’en rappelle encore aujourd’hui 😜 je crois même que c’est mon seul et unique souvenir de maternelle…

On devait peindre des sapins pour Noël. D’abord, le fond (jusque-là tout allait bien), puis l’arbre. Un trait vertical pour le tronc et des arcs de cercle de taille décroissante pour les branches. J’en étais plutôt fière de mon chef d’œuvre, il a même été accroché pendant de nombreuses années dans ma chambre !

Sauf que l’institutrice n’a pu s’empêcher de me faire remarquer que mes arrondis étaient dans le mauvais sens (je crois que le côté arrondi des arcs devait pointer vers le bas et je l’ai fait pointer vers le haut). Franchement, quelle importance ? De toute manière, je trouvais (et trouve toujours) que c’est plus joli de la manière dont je l’ai réalisé !

Théo se présente comme élève du fond de la classe, il « refaisait le monde en regardant le fenêtre plutôt que le professeur » ! Pour moi, c’est un peu le contraire, toujours en tête de classe depuis bien des années. Et pourtant, tous deux sommes face à un système qui ne nous convient pas !

N’hésitez pas à retrouver le deuxième et le troisième article de la série 😉


La génération Z ou le futur de l’alimentation

La génération Z se différencie des autres générations… Et ce, aussi au travers de ce qu’elle mange ! Petit aperçu du futur de l’alimentation de la génération Z !

Pour avoir un aperçu de ce que la gen Z mange, c’est très simple. Vous prenez votre ordinateur, smartphone ou tablette et recherchez sur internet : « Instagram » ou « WeHeartIt » !

C’est vrai que dans les médias sociaux, on voit passer beaucoup de photos de nourriture. Pour moi, WeHeartIt est le plus représentatif de la gen Z. Selon Wikipédia, 4 utilisateurs sur 5 de WeHeartIt (en décembre 2013) ont moins de 24 ans. J’ai même l’impression que ce sont les 14-18 ans qui s’y retrouvent : cela correspond à la tranche d’âge de la génération Z

Lorsqu’on regarde les images de nourriture publiées, on remarque le mélange entre 2 mondes : la nourriture saine (salades, fruits, smoothies, etc.) d’un côté et la malbouffe, très grasse ou très sucrée (avec au programme hamburgers, pizzas, frites, etc.) de l’autre.

En gros, on peut en déduire que les Z aiment se faire plaisir en mangeant (mais ça c’est commun à beaucoup de monde, je pense 😋), mais font tout de même attention à leur ligne.

Plusieurs études ont été réalisées au sujet de l’alimentation des jeunes. L’une d’entre elles, celle du NPD Group, va nous éclaircir un peu plus 😉.

Génération Z et cuisine ? La génération salade !

Les Z mangent plus d’aliments frais et ils privilégient la proximité de productions (c’est le côté écolo du suivi des ingrédients et de leur provenance qui apparaît). Parmi ceux-ci, on retrouve la viande, les œufs, les fruits et les légumes.

La consommation de salade va donc augmenter, ce n’est pas pour rien qu’on nous a déjà assailli du nom de « génération salade » 😜. 41 % d’entre eux sont prêts à payer plus cher pour de la nourriture plus saine (étude de Nielsen Global Health & Wellness Survey en 2014).

Le « sandwich » fait son coming-out. Plus largement, on pourrait parler de lunchbox ou de Bento (mon père dit souvent que c’est le retour de la gamelle 😉).  D’ailleurs, à mon avis (mais je ne suis pas la seule à penser cela), ramener à manger au lycée plutôt que de manger à la cantine (chose peu commune en France, contrairement à d’autres pays…), c’est meilleur et c’est plus sain : on sait ce qu’on a mis dedans, c’est plus équilibré, on mange ce que l’on aime, etc.

Pour moi, il est évident que les jeunes de la génération Z préfèrent le fait-maison (le temps passé dans la cuisine devient plus important). Je connais beaucoup de Z qui cuisinent ou veulent apprendre (souvent du sucré, mais le salé n’est pas exclu).

Ce n’est pas pour autant que les Z n’achètent plus rien (bon, d’accord, on est quand même un peu radins, ou plutôt économes !). En aliments « tout prêts », nous consommons des barres de céréales, des fruits secs et des céréales (on reste sur le healthy).

Et la restauration dans tout ça ?

Et pour ce qui est de la restauration, par rapport aux autres générations, nous sommes plus friands de nourriture à emporter.

Le type de nourriture que nous aimons consommer ? Très ouvert à l’international et aux modes d’Internet (smoothie bowl, gravity cake, overnight oats, raindrop cake, etc.) 

Entre les grands consommateurs de sushis, les fans de cuisine américaine (donuts, brownies, etc.) et ceux de cuisine italienne (lasagnes, pâtes, etc.), sans oublier les amateurs de cuisine mexicaine, il y en a pour tous les goûts !

Cela est entre autre dû à la mondialisation : découvrir et apprécier de nouvelles saveurs est beaucoup plus aisé de nos jours !

Cependant, pour revenir à la malbouffe et contrairement à une idée répandue, notre rapport avec McDonald’s est ambigu. Mc Do se situe haut dans les classements des marques préférées des Z, et pourtant, dans mon entourage, je connais peu (voire pas) de génération Z qui vont manger au McDo régulièrement. Lorsqu’un gen Z va au McDo c’est exceptionnel : je pense que nous y allons surtout parce que les tarifs ne sont pas trop élevés  (le retour du côté radin 😜).

McDo, qui connaît des difficultés aux USA, doit absolument s’adapter à la génération Z pour survivre ! Le test de composer son burger avec différents aliments d’une liste, comme en Australie ou au Canada fait partie de cette stratégie.

Mais, alors, pourquoi tant de photos de malbouffe ?

Alors, oui, on adore les photos de pizza, burgers et autres frites, mais je ne pense pas que pour autant, ces aliments font partie de notre quotidien. Ce sont nos « restaurants » à nous. On ne les mange que pour cas exceptionnel : lors de soirées entre amis par exemple (et encore… selon les milieux, ce sont parfois des couscous ou currys…), et, de nouveau, car le prix est de mise.

Mais qui n’est pas attiré à la vue d’un gros gâteau dégoulinant de chocolat et de crème ? Ou à la vue d’une pizza ou de pâtes avec des fils de fromages ? Les gens Z ne sont pas là pour vous dire le contraire : on en est tous fadas !

Cette malbouffe est, en quelque sorte, la chose qui fait rêver, mais que nous n’allons pas pour autant consommer. Les Z sont conscients que dans malbouffe il y a « mal » et par conséquent que ce type de nourriture n’est pas forcément adapté. Nous faisons attention à ce que nous mangeons et cette nourriture n’est pas vraiment healthy.

Bref, la génération Z est en quête de nourriture plus saine et plus fraîche (elle est prête à payer un peu plus cher) et pour arriver à ses fins, elle est partante pour mettre la main à la pâte en cuisinant.

D’ailleurs, pour la génération Z et les autres qui s’intéressent à la cuisine 100 % fait maison, nous animons avec ma sœur depuis de nombreuses années déjà un blog cuisine : la cuisine de mémé Moniq.


Hadrian’s wall path, sentier du mur d’Hadrien

Le mur d'Hadrien c'est des descentes et des montées au programme !
Le mur Hadrien, descentes et montées au programme ! — Crédit photo : Clara Delcroix

Au nord de l’Angleterre, près de la frontière écossaise, il existe un sentier de randonnée de 130 km environ qui suit le tracé du mur d’Hadrien. Sur la partie ouest du tracé, on est vraiment très proche de l’Écosse !

Le sentier longe le mur Hadrien. Enfin, longer, c’est ce que je pensais… en réalité sur les 8 jours de randonnée, on le longe réellement pendant 2 jours, mais quel effet !

Je pensais voir le mur et être à côté de lui du point de départ au point d’arrivée. Cependant, lorsqu’on connaît son histoire et avec un peu de jugeote, il apparaît normal qu’il ne puisse plus exister sur toute sa longueur ! Étant un peu naïve, je n’y avais pas pensé auparavant 😀

La ville de Newcastle-upon-Tyne
La ville de Newcastle-upon-Tyne — Crédit photo : Clara Delcroix

Certains jours de randonnée sont un peu ennuyeux : on randonne pour randonner ! Notamment, en partant de l’est, le 1er jour (24 km), dont une grande partie en ville, à traverser Newcastle-upon-Tyne…

À partir du 2e jour, on quitte la ville pour se retrouver dans la campagne anglaise, et c’est déjà plus sympathique 😉

Les coquelicots en bordure de champs
Les coquelicots en bordure de champs — Crédit photo : Clara Delcroix

On traverse beaucoup de champs (souvent de céréales, à noter les fleurs en bordures : coquelicots, bleuets, etc.) et de pâturages (parfois vides, mais souvent peuplés de petites créatures : chevaux, vaches et moutons).

En août, on arrive à voir de nombreux bébés animaux (surtout des veaux et des agneaux). Mais cela peut devenir un problème, car les mères protègent leurs petit…

Une chose m’a beaucoup plu dans cette randonnée : on passe au-dessus des murets et des clotûres au moyen d’échelles ou de petits escaliers de bois ou de pierre. C’est plutôt amusant lorsqu’on ne connaît pas 😉

Un escalier de pierre pour passer au-dessus d'un mur
Un exemple d’escalier de pierre pour passer au-dessus d’un mur — Crédit photo : Clara Delcroix

La route, avantage ou inconvénient ?

Le gros bémol du sentier : sur plusieurs dizaines de kilomètres, il longe la route… Bien sûr, dans un premier temps, on l’a dans notre champ de vision et ça gâche parfois un peu la vue.

Mais quand on ne la voit plus, la route n’est jamais très loin. Il suffit de tendre l’oreille ! Nous avons pu profiter des bruits de la nature sans perturbation urbaine principalement au milieu du parcours…

La route n'est jamais bien loin
La route n’est jamais bien loin — Crédit photo : Clara Delcroix

Mais d’un autre côté, cette omniprésence de la route présente aussi de gros avantages. Nous sommes partis en divisant la famille en 2 équipes :

  • les sportifs (mon père et moi) : en randonnée, nous avons suivi le chemin du mur d’Hadrien à pied
  • les touristes (ma sœur et ma mère) : en voiture, elles ont regardé les principaux forts romains et curiosités à proximité du chemin, se chargeaient de trouver un hébergement lors de leurs visites et venaient rechercher les «valeureux sportifs» après leur dure journée de labeur 😀

Il y a plusieurs avantages à avoir une voiture balai en tant que randonneur 😉 C’est très pratique au niveau du poids : on a seulement le matériel de la journée à porter. Notons qu’il est possible d’effectuer cette traversée avec les « bagages portés » d’une étape à l’autre.

De plus, si une étape doit être raccourcie pour une raison ou une autre, il est toujours relativement simple à se retrouver. Sinon, un excellent réseau de bus est disponible aux alentours du mur.

Et enfin, la route du chemin à l’hébergement est beaucoup plus rapide et l’hébergement n’a pas besoin d’être au pied du mur !

La météo, toujours un problème en randonnée

Concernant le temps, il y a souvent de gros nuages menaçants, mais dans l’ensemble, le soleil est au rendez-vous (néanmoins, on a tout de même pas échappé à la pluie…).

La balise à suivre pendant la randonnée : un gland
La balise à suivre pendant la randonnée : un gland — Crédit photo : Clara Delcroix

Le problème n’est pas vraiment la pluie ou le soleil, mais le vent ! Nous avons décidé de faire le sentier d’est en ouest, car c’est le sens de construction originel du mur.

Sauf que nous avons oublié que l’océan Atlantique se situe à l’ouest (la mer d’Irlande plus précisément) et que le vent vient de cette direction… marcher avec le vent de face avec des rafales à plus de 30km/h (force 5 sur 12 sur l’échelle de Beaufort), ce n’est pas toujours simple ! Surtout quand on a plusieurs kilomètres derrière soi…

Marcher le mur d’Hadrien, c’est avant tout humain

Le sentier est une véritable autoroute à randonneurs par endroits !
Le sentier est une «autoroute» à randonneurs par endroits ! — Crédit photo : Clara Delcroix

Il faut l’avouer, par endroits, le mur Hadrien est fréquenté (12 000 personnes par an parcourent le sentier dans son ensemble). Les principales nationalités croisées ? Des Anglais bien sûr (anglophones du moins), viennent ensuite les Français (ce sont les plus faciles à repérer pour nous :D), puis les Italiens.

Et puis, il y a des têtes qui reviennent. Lors de notre trajet, 2 Français et 2 Anglais effectuaient les mêmes étapes que nous. Nous nous sommes croisés à plusieurs reprises et toujours avec amusement. Nous avons même fait une pause dans le même salon de thé que les Anglais 🙂

Parfois, c’est lors des étapes dans les hébergements que nous croisons les mêmes têtes.

Dans les lieux de repos, on peut aussi avoir des hôtes très sympathiques. Je pense notamment à Paula (nous avons logé dans sa ferme à Heddon-on-the-Wall). Elle était très sympathique et nous a beaucoup renseignés. Elle nous a même fait visiter sa ferme ! Autre exemple, à Walton, au Florries Bunkhouse, etc.

Paula avec l'un des ses chevaux lors de la visite de la ferme
Paula avec l’un de ses chevaux lors de la visite de sa ferme — Crédit photo : Clara Delcroix

Il existe des sociétés permettant d’effectuer la randonnée du mur d’Hadrien avec le transfert des bagages d’un hébergement à l’autre (lien sponsorisé).

Pour en savoir plus sur l’histoire du mur d’Hadrien, retrouvez mon précédent article : Aux origines du mur d’Hadrien 😉

Quelques photos pour terminer

Les vaches sont de la partie sur le mur d'Hadrien !
Les vaches sont de la partie sur le mur d’Hadrien ! — Crédit photo : Clara Delcroix

Un mouton dans un fort romain, ou du moins, ce qu'il en reste ;)
Un mouton dans un fort romain, ou du moins, ce qu’il en reste 😉 — Crédit photo : Clara Delcroix

Des randonneurs près du mur
Des randonneurs près du mur — Crédit photo : Clara Delcroix

Se retourner et apprécier le chemin parcouru (on était au loin, sur les collines)
Se retourner et apprécier le chemin parcouru (on était au loin, sur les collines) — Crédit photo : Clara Delcroix

Point de vue depuis le sentier de randonnée
Point de vue depuis le sentier de randonnée — Crédit photo : Clara Delcroix

Un paysage depuis le Hadrian's wall path
Un paysage depuis le Hadrian’s wall path — Crédit photo : Clara Delcroix


Aux origines du mur d’Hadrien

Au nord de l’Angleterre, près de la frontière écossaise, se situe le mur d’Hadrien. Long de plusieurs dizaines de km (117,5 pour être précise), il s’étend par endroits à perte de vue. Il est parfois considéré – à tort- comme la frontière entre l’Angleterre et l’Écosse.

Un vieux mur qui se doit d’être protégé

Origines du mur d’Hadrien

Le mur d'Hadrien au premier plan et à l'arrière-plan, sur la colline de droite
Le mur d’Hadrien au premier plan et à l’arrière-plan, sur la colline de droite — Crédit photo : Clara Delcroix

En l’an 117, l’empereur Hadrien est nommé à la tête de l’empire romain. À cette époque, dans son invasion de l’île Britannique, Rome essaye de conquérir l’Écosse, sans succès. De ce fait, elle crée une frontière entre l’empire romain et l’Écosse (une route). Par la suite, vers l’an 122, Hadrien ordonne la construction d’un mur pour protéger l’empire romain des barbares du Nord : le dit mur d’Hadrien.

L’idée d’Hadrien était de construire un mur traversant l’Angleterre d’est en ouest, d’une côte à l’autre. Hadrien avait un goût de l’architecture très développé.

Grande muraille version Anglaise

Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser et bien que très ressemblant dans l’esprit, ce n’est pas la grande muraille de Chine qui a guidé la création du mur. Celle-ci a été construite quelque 400 ans plus tôt pour séparer l’empire de Chine de la Mongolie.

De l'herbe a poussé sur le mur d'Hadrien
De l’herbe a poussé sur le mur d’Hadrien — Crédit photo : Clara Delcroix

Pour Hadrien, ce mur de pierre long de 80 miles romains lui permettait d’asseoir son pouvoir au sommet de l’empire romain : il pensait construire la 1re frontière de pierre. Le choix de cette matière permettait de construire une frontière permanente. Mais ce fut interprété comme un signe de faiblesse de l’empire romain. En effet, une frontière permanente, qui plus est en pierres, ne permet pas d’expansion. Avec ce mur, l’empire romain pouvait donner l’impression d’être arrivé au bout de ses capacités

Mur d’Hadrien, mur d’Antonin

Néanmoins, quelques années plus tard, en 142, le mur d’Antonin a été fondé un peu plus au nord, en Écosse. Preuve que l’expansion de l’empire romain était encore possible.

Avec ses 300 tours (dont 80 de défenses principales) et ses 17 camps retranchés, le mur d’Hadrien était bien plus qu’un simple mur : il était vivant. C’est un véritable point de convergence de la vie régionale du début de la construction du mur jusqu’au début du 5e siècle après J.-C. environ.

Au fil du temps, le mur d’Hadrien est oublié et la population le démonte par endroits (des pierres faciles d’accès pour la construction de nouveaux bâtiments !).

Cependant, lors de l’époque victorienne  (19e siècle), certains morceaux du mur ont été reconstruits.

Inscrit depuis 1987  au patrimoine mondial de l’UNESCO, il a été intégré en 2005 comme partie de la frontière transnationale de l’empire romain.

Un pan de mur reconstruit à l'époque victorienne
Un pan de mur reconstruit à l’époque victorienne — Crédit photo : Clara Delcroix

N’hésitez pas à consulter mon 2e article au sujet du sentier de randonnée du mur d’Hadrien